winthrop enchere

 

Ce roman policier est prétexte à une promenade chez les luthiers, chez les experts et les commissaires-priseurs qui vivent de leurs produits, sans oublier les intermédiaires qui animent cet univers, ni les collectionneurs pas toujours raisonnables. Belle découverte !

 

L'intrigue tourne autour de ventes de violons "arlequins", c'est à dire fabriqués récemment, mais comportant quelques pièces, issues de violons anciens volés, ou habilement copiées au point de paraître anciennes. La valeur commerciale de ces arlequins peut être considérable et se fait en salle de vente, sur avis d'experts. L'appât du gain est le moteur, ici comme ailleurs, de compromis avec la vérité et avec la bonne conduite.

L'affaire ayant pris une tournure excessive, une détective idéalisée (savante, belle et gloutonne !) va dénouer, sans effets spéciaux, une partie des fils de l'affaire. Son talent, ses relations, son audace font merveille et un grand méchant, insupportable d'égo injustifié, se fait avoir. J'aime les polards qui finissent bien. Je suis servi.

Mais la valeur du livre réside surtout dans la description, à l'évidence bien documentée, de ces milieux de passion, de poker et d'argent. On oublierait presque qu'il a fallu des artisans doués et habiles pour réaliser les oeuvres que sont les violons de "haute" lutherie. Il paraît que Mirecourt n'est plus qu'un décor...

Un bon policier où l'on apprend autre chose que la noirceur de l'homme (et de la femme pour rester politiquement correct).

Dorval (2013) - 270 pages