debre jeux haine

 

Voici un excellent policier, bien documenté et sans esbroufe ou "effets spéciaux". Une intrigue plutôt linéaire, mais qu'on a (moi en tout cas) envie de suivre jusqu'au bout. Un bon moment de détente.

Ce qui m'a frappé avant tout dans ce policier que je ne résumerai pas, c'est avant tout l'absence d'excès de sentiments, de situations, de langage. Pas de vocabulaire forcé, pas de sexe débridé, pas de flingues bavards, pas de situations tirées par la perruque ou de superhéros en collant rose. Du calme, du solide, des personnages que nous avons connus.. Ou presque.

Et puis une réserve de jugement permanente. Non que l'on ne sente pas parfois où va le choix de l'auteur, mais une volonté de rester factuel au milieu de ses personnages, une tolérance qui n'est pas de l'indifférence devant ce qu'il réprouve.

Enfin, un cours pratique,jamais doctoral, sur le fonctionnement de la justice et de la police dont la bonne entente est une condition du succès de leurs actions. Passionnant pour qui, comme moi, ne fait pas de ce sujet (à tort, peut-être), un champ d'approfondissement de ma culture. Sans oublier la frustration d'un pouvoir qui aimerait bien, parfois, être encore en royauté absolue. Et au passage un portrait croustillant d'un Président facile à reconnaître.

Tout cela pour ne pas parler de cette vie d'entreprises que certains hommes avides d'argent et surtout de pouvoir transforment en un ring d'un combat où la mise à mort est licite, voire recommandée. Ayant vécu dans ce monde une partie de ma vie, je m'amuse à retrouver dans ce roman des figures que j'ai croisées. Bien vu.

On ne s'ennuie donc jamais à cette lecture de ce roman sans emphase et bien construit. A lire devant un Armagnac (Cognac si vous préférez), mais en tout cas devant votre feu de cheminée avant que le Conseil Constitutionnel déclare recevable la loi qui va l'interdire.

Fayard noir (2011) - 360 pages