rubenfeld origine silence

 

Accrochez vos ceintures, le voyage sera long, varié, ses étapes souvent inattendues et les rebondissements à la hauteur des ambitions d'un polard réussi. What else ?

Ce qui m'a plu dans ce livre est, avant tout, la variété infinie des situations de son intrigue et les domaines qu'il aborde, du nucléaire naissant (nous sommes en 1920) au monétaire (encore fondé sur l'or) à la psychanalyse, même si elle est un peu caricaturale ici.

L'intrigue va alors suivre un labyrinthe passant par toutes ces étapes, quelques personnages clés en assurant l'unité, certains proches de l'idéal humain et d'autres plus noirs que noirs. Que ce soient des banquiers ou des entrepreneurs ne plaide pas en faveur de l'originalité ni de l'indépendance d'esprit de l'auteur.

Quant à Monsieur Freud que l'on va croiser plusieurs fois, il va nous aider à comprendre que la pulsion du mal peut motiver certains de nos actes. Qui en aurait douté en ce temps là, après le massacre de 14-18 ? L'homme ne va pas à la guerre seulement pour son pays, mais pour son plaisir. Alors, par exemple, laisser son personnel sucer des pinceaux imbibés de radium (lisez, vous comprendrez) n'est qu'un moindre mal, même en en connaissant bien les conséquences.

On passera sur quelques invraisemblances scientifiques, comme la trace du radium dans les rues ou l'acide qui perce une plaque d'égout en un temps record. Elles sont un moyen élégant de jouer avec la réalité et nous rappellent qu'il s'agit d'un roman qu'il faut prendre comme un objet de plaisir fugitif. Et ça marche.

Fleuve Noir (2011) - 570 pages