clezio histoire pied

 

On ne peut qu'être séduit par le style magnifique de JMLC. Il nous accompagne tout au long de ces nouvelles, dont les dernières sont sans doute les plus originales.

Peut-être, même, ce beau style dépasse-t-il parfois l'attente du lecteur, particulièrement dans les premières nouvelles où une sobriété de la phrase m'aurait paru plus en adéquation avec l'intrigue.

Mais ce décalage s'estompe en avançant dans le livre, quand plus de rêve, plus d'imagination exotique emplissent les nouvelles, les fantaisies, comme dit l'auteur. Essayez, par exemple de raconter votre vie (rêvée !) d' araignée dans un style de charretier ! La magie disparaîtrait et la dérision s'installerait, ce qui ne serait pas du tout dans le style de JMLC.

Deux des dernières nouvelles (Bonheur et Personne) sont à mon avis, celles qui expriment le mieux ce que JMLC est capable de nous proposer comme voyage subtil hors de l'espace et du temps, dans une coque de déraison, flottant sur un lit de raison, au-delà de toute frontière.

On peut avoir, parfois, le sentiment d'être piégé par la beauté du verbe. Mais, pourquoi pas ?

Gallimard (2011) - 347 pages