"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
La physique, cette représentation universelle du monde, qui nous a donné un tel pouvoir sur lui, est loin, très loin, de son aboutissement. Ce livre fascine, non seulement par le rappel de l'acquis, mais surtout par les voies encore en cours d'exploration. Encore faut-il, pour le lire, une vraie curiosité et un certain bagage scientifique.
Une précision, d'abord. Le mot "science", "scientifique" que je viens d'employer, n'a à peu près plus aucun sens. Comme tous les termes qui ont eu leur heure de gloire par ce qu'ils ont permis d'accomplir, il a été récupéré par des savoirs où des modes de pensée qui en refusent les exigences, mais veulent se parer de son prestige. Le socialisme inhumain des marxistes était "scientifique", il existe des "sciences sociales", l'écoidéologie se prétend "scientifique", l'apocalypse climatique annoncée l'est par des "scientifiques", etc. J'éviterai donc ce terme dont la descente aux enfers de l'approximatif et de l'idéologie me navre, mais hélas s'impose dans notre langage et surtout dans notre pensée courante. Méfions-nous des "scientifiques" dont on parle, ici et là, car, sous l'habit de lumière qu'ils ont dérobé, se cache parfois un vieux sorcier ignorant, un alchimiste, un prêtre, un médicastre douteux ou autres charlatans, qui exploitent nos espoirs et nos peurs.
Lire la suite... Sébastien Balibar & Edouard Brézin, Demain, la physique