pourquie couilles dieu

 Le titre, un peu racoleur,ne laisse pas présager l'intensité spirituelle (spirituelle mon cul, aurait dit Zazie) qui émane de cette pochade démente. La correcte disposition grammaticale des mots n'implique ni leur sens ni leur logique. Et pourtant...

Et pourtant, on va au bout de cette aventure débridée, qui (mais si !) nous fera traverser la terre. Expérience intéressante, réservée, bien entendu, aux passes-murailles patentés, qui nous apprend que le temps s'y trouve bouleversé et que, si nous arrivons à l'heure, c'est avec quelques milliers d'années en plus. De quoi jouer au dieu, mais avec gardes du corps, on ne sait jamais.

Quant au vrai Dieu, qui laisse au livre son titre et à l'univers ses oeufs du bout du monde, sa situation n'est guère enviable. Je ne vous en dis pas plus !

Et si l'homme n'a d'autre raison d'être sur terre que de reproduire son espèce (si ce n'était pas le cas, nous ne serions pas là pour en parler), alors vous comprendrez que le héros de ce livre avait déjà, par sa fonction, atteint la sublime prêtrise de cette foi rationnelle : il est spécialiste en reprographie ! Ah, que les mots sont doux et amers lorsqu'on distingue, entre leurs failles, ces gouffres d'absurdité.

Mettons un terme à ce lyrisme ; il nous égare (de Perpignan, bien entendu). Et que ce voile de déraison ne vous prive pas de vous embarquer avec DP pour ce voyage, même si les pirates vous effraient et que les catamarans pourris risquent de vous précipiter au fond. Vous ne vous ennuierez pas !

Arbre vengeur (2010) - 270 pages