chatel verglas si belles

 

Ce livre, très riche d'images superbes et "chargées" et d'un texte qu'il faut lire, est une invitation à regarder d'un oeil serein et empathique à la fois le quatrième âge et ceux qui, dans les établissements pour personnes âgées, l'accompagnent.

Quel sujet difficile ! Et avec quel puissant rejet ne l'abordons-nous pas ? Car, au fond, c'est de nous, de notre plus ou moins proche futur, que ce livre parle. Comme il le rappelle, il n'existe pas d'autre façon d'allonger la vie que de vieillir. Alors, pour fonder ce rejet instinctif de notre image à venir, nous nous bâtissons une carapace de préjugés, d'idées reçues, qu'il est inutile de rappeler ici, souvent accompagnés d'une solide ignorance de la réalité de ces établissements.

 

chatel verglas si belles2Le livre, par cent exemples concrets, cherche à construire l'idée que ce quatrième âge en établissement (Epahd) est en fait un âge de vie, certes différente des trois âges précédents, mais reste un moment où l'homme ne cesse pas d'être humain en dépit de sa dépendance, où il a encore ses plaisirs, où il a encore une vie sociale. Sans pour autant esquiver ce qui fait mal.

Surtout, il apporte connaissance et respect des professions qui hébergent, soignent, mais surtout relient encore au monde ces vies qui se termineront à terme. Des professionnels, certes, mais aussi un peu plus que cela. Une sorte de famille attentive, parfois la seule, qui sait être là, mais ne pas se laisser porter par des sentiments trop forts. Difficile, mais hautement respectable et de plus en plus nécessaire. Une profession sans chômeurs...

Le texte ne dirait rien sans ces photos, qui sont une sorte de preuve. Tant le regard des résidents que celui des soignants prouve qu'il se passe bien plus et surtout autre chose, que ce que nos peurs nous font redouter. Ces images ne sont pas simplement belles en elles-mêmes, mais elles nous rassurent, parce qu'un jour, Marie-Brigitte, Pauline et d'autres, auront pour nous aussi ce clin d'oeil, ce sourire. Et nous en aurons besoin.

A lire et à voir.

 

Les Carnets de l'info (2010) - 157 pages