veronesi chaos calme

 

Une histoire à dormir debout, prétexte à une description joyeusement féroce des rapports humains, en particulier au travail. Un excellent moment de lecture, pour remonter le moral et oublier les grèves de la RATP, la religion du CO² et autres c...

Un homme jeune et beau perd sa femme (jeune et belle) et en ressent un peu de gêne, sans plus. Donc il s'installe toute la journée dans sa voiture, devant l'école de sa fille, où il vaque à ses affaires. Naturel, n'est-ce pas ? N'eussiez-vous point aussi fait de même ?

Ce lieu privilégié devient alors, au sein du chaos personnel du héros (mais si !), un confessionnal inattendu, pathétique et réjouissant. Collègues, anciennes et futures maitresses, petits employés et grands patrons, avec ou sans chiens de compagnie, tous vont défiler, étaler leurs turpitudes et leurs analyses et recevoir sinon l'absolution, du moins quelques soulagements de leurs états, à vrai dire, pas très brillants.

Ce brassage chaotique d'intimités reste calme, léger et jubilatoire, jusques et y compris, dans la pénétration paroxystique du fondement d'Eleonora. Pour conclure qu'on connait bien mal ceux qui nous sont les plus proches, pour ne rien dire des autres.

Le style est au diapason, avec des dialogues courts et souvent pleins d'humour, comme l'est tout ce roman qui ne se prend jamais au sérieux. Bravo.

Grasset (2005) - 508 pages