ruffin plein coeur

 

Il reste, il restera une énigme : qu'allait-il faire à Belsunce, ce Normand ? Les femmes y sont-elles plus pneumatiques qu'ailleurs ? Les crimes plus sanglants ou plus retors ? Les pétoires plus musicales ? Si ces interrogations vous troublent, passez votre chemin. Ce qui se passe à Belsunce est autrement plus dramatique que ces questions existentielles, somme toute annexes à l'aune des événements hémoglobinés que vous allez prendre en plein coeur en pénétrant dans ce roman. Attachez vos bavoirs, vampires.

 

C'est la nuit. Les chats sont gris et les portes, mal fermées (mais elles ne grincent pas chez Maître Larivière, qui a les moyens de se payer de l'huile), laissent pénétrer de fines gâchettes jusqu'à votre couche. Vous tremblez d'effroi ? Vous avez raison. Votre mort sera immédiate et Dieu merci (qu'est-ce qu'il vient faire là celui-là ?) sans souffrance. Belle, vous l'étiez encore dans votre quarantaine. Vous avez ainsi le privilège de faire un beau cadavre à peine percé... en plein coeur. Et d'une.

Bon. On n'est pas là pour vendre la mèche, cracher le morceau ni se mettre à table. Encore que se mettre à table se justifie dans certaines circonstances, avec quelque accorte donzelle et si la faim tiraille. Le commissaire Masson pratique. Et il en obtient quelques dividendes en matière de recadrage de suspects. Car il n'en manque pas, le pauvre. Lisez, vous verrez.

Et le concours de tir se poursuit (euphémisme). Le calibre n'est pas précisé (la faiblesse du roman !) mais mon instinct me laisse imaginer qu'il s'agit de 9mm au moins. Vous vous en fichez ? Vous avez tort, car si ça avait été du 22LR, suite à votre témoignage, vous n'auriez peut-être pas été étendue aussi facilement. Allez on arrête. Lecteur, vous en savez déjà trop et il se pourrait que votre survie soit en balance...

Reposez-vous. Avec Sophie si possible. Bonne nuit.

Editions de la rue (2015) - douze douzaines de pages