"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
"L'obstination et l'ardeur des opinions sont la preuve la plus sûre de la bêtise" Montaigne, III,8
Ce récit est celui, mouvementé, de la découverte (l'invention en archéologie) de la statue de marbre blanc, nommée Vénus de Milo (l'île où elle fut découverte en Grèce) et qui est aujourd'hui une des gloires du Louvre. En 1820, la Grèce fomentait son indépendance et les États ou les collectionneurs privés intéressés à sa richesse archéologique étaient foison, et profitaient de cette situation où le pays avait d'autres priorités. On suit ce récit comme un policier, où les mauvais coups pleuvent sur les acteurs de cette "invention", qui n'hésitent pas à user du muscle et de l'artillerie pour se rendre maîtres de la sculpture ! Un court récit, passionnant.
Lire la suite... Takis Theodoropoulos, L'invention de la Venus de Milo
Il va être ici question de masques, qui ne sont pas nécessairement des objets de carnaval, sauf à penser que l'existence n'est que cela. Il sera aussi question de vérité, mot dangereux, indéfinissable et qui peut-être devient le masque chez ceux qui prétendent la trouver derrière lui.
On peut, en revanche, se demander ce que serait le monde sans masques, à commencer par celui de Dieu, que l'on conçoit immatériel et donc invisible et muet, formant ainsi le masque le plus parfait derrière lequel il se cache pour accorder une grâce divine aussi capricieuse que les choix stratégiques d'un président d'Amérique ?
C'est donc ainsi que Jacques Esprit (1611-1678) dans ce livre, après une subtile présentation de Pascal Quignard, nous désabuse sur les comportements humains, en arrachant les masques de nos vertus. Ceci peut confirmer d'ailleurs, par le fait que nous allons toujours masqués, notre création à l'image d'un Dieu au masque parfait, mais où nous sommes hélas dépourvus de cette immatérialité qui fait que dévoilés, nous semblons des monstres, quand nous devons espérer que le masque divin n'en cache pas un autre, aussi redoutable !
Lire la suite... Jacques Esprit, La fausseté des vertus humaines
Que penser de ce livre, qui tente de présenter (c'est parfait) et d'interpréter (ça l'est moins) le portrait d'une mère, pour le moins complexe ? L'étude psychologique de la fin du roman m'évoque une promenade en voilier sur un lac de barrage, là où l'on ne sait jamais d'où souffle le vent. Et pourtant, le lac est beau et sa contemplation rend heureux. Le récit de la vie de cette mère à facettes est un enchantement, dévoilé avec la sensibilité légère habituelle de l'auteur. Je suis moins touché par la tentative un peu désespérée d'en démonter les rouages, comme s'il s'agissait d'une mécanique dont le mode d'emploi serait perdu depuis longtemps.
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