"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce très court livre n'est pas un essai, une réflexion aboutie, mais un récit de faits majeurs concernant notre vie politique, particulièrement internationale, mais pas seulement. Sous nos yeux, souvent ahuris, le monde change, après plus de 50 ans de paix relative, dominée par la confiance dans la raison et la douce démocratie. L'auteur, fort de son expérience politique, expose ici à travers ces courts récits, le retour d'un monde où l'homme (le prédateur) reprend le pas sur les institutions, récits auxquels il ajoute ses remarques, toujours dignes d'attention. Il nous rappelle d'ailleurs que l'histoire a toujours eu de tels allez-retours et que les prédateurs sont un moteur puissant de son évolution. Mais, aujourd'hui, les outils de leur prédation ont bien changé et le digital nous envahit. L'auteur exprime ainsi une inquiétude profonde face à la réduction de l'humain à ses données et aux manipulations qui peuvent en résulter avec l'usage de l'IA. Un livre sombre, mais peut-être trop ?
La civilisation qui a façonné notre monde
"Chaque fois que nous employons les mots de la politique, de la religion, de la vie publique, nous rendons inconsciemment un hommage à la Rome antique". Ce livre est en effet à la fois un rappel dument circonstancié de ce fait et aussi une histoire vivante, à travers les hommes qui l'ont marquée, de cette Rome qui nous fascine encore. Il se lit comme un roman, dont nous attendons toujours la suite, même si nous croyons la connaître. Et il nous montre à chaque instant combien cette civilisation a contribué à la fondation de la nôtre et la sous-tend encore, dans ce qu'elle a de beau et de moins beau.
Une brève histoire des réseaux d'information de l'âge de pierre à l'IA
Cet essai remarquable nous permet de réaliser ce qu'ont été les réseaux d'information à travers l'histoire et en particulier le fait qu'ils ont toujours été des réseaux de coopération et de pouvoir des hommes, que les vérités qu'ils partagent soient réelles (des faits prouvés, comme les faits scientifiques) ou subjectives et partagées (par exemple la monnaie, la légitimité d'un chef, la république, les dieux, etc.).
Mais il montre aussi qu'aujourd'hui, quand les moyens d'échange de ces réseaux augmentent en puissance et en vitesse (internet, réseaux sociaux), quand des "vérités" subjectives toxiques s'y propagent sans entraves et, encore plus grave, que des "vérités" non humaines peuvent y être injectées à notre insu (algorithmes de sélection et IA essentiellement), sans la présence d'un contrôle humain "sage", le pouvoir associé peut se révéler destructif pour la société humaine. Ce sont là des processus difficiles à comprendre pour nous, qui avons parfois du mal à saisir la réalité de ces mécanismes non matériels. Et pourtant leur puissance conduit nos vies (pensons aux religions par exemple !) et notre intérêt est d'en prendre conscience.
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