"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce récit de la guerre d'Indochine met en évidence les manques et les décisions qui ont conduit au drame que l'on connaît. Il me paraît cependant incomplet et flatte une opinion qui pense tout comprendre sur la base de valeurs et de circonstances qui ne sont pas celles du temps d'alors. Et, comme toujours lorsqu'on parle de guerre, on oublie le plaisir détestable que les hommes ont à la faire, cette terrible part violente et meurtrière enfouie et refoulée, qui est par construction en nous et que la présence au feu révèle toujours. Ce livre nous fait néanmoins souvenir de ce moment de notre histoire nationale, et donne des précisions intéressantes. Mais qu'il est donc facile de juger des décisions et des actes ayant eu lieu 70 ans plus tôt !
Pékin face à l'Asie centrale
Est-il opportun de s'intéresser aux états d'Asie centrale, comme le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan ou le Turkménistan ? Ils sont, dans notre souvenir, un lieu du pouvoir soviétique défunt, mais nous n'avons sans doute pas mesuré combien ils sont devenus un enjeu essentiel de ce qui se passe en Asie pour des motifs géographiques et culturels, mais aussi de ressources minérales. Les influences russes persistent, mais Pékin, Ankara et Téhéran sont entrés dans un "Grand Jeu" diplomatique, titre de ce remarquable livre. Certes, prédire l'avenir n'est pas plus simple ici qu'ailleurs et même sans doute moins. Mais mesurer les enjeux, comprendre les attentes des compétiteurs et, tout simplement, mieux connaître ces pays est une donnée de culture générale plutôt rare, qu'offre ce livre.
Ce roman offre un beau voyage dans le 19e siècle littéraire, siècle de Balzac, Dumas, Baudelaire, Sand et tant d'autres. C'est un voyage sans bagage, au fil de l'eau, une somme d'instants auxquels l'auteur nous convie pour notre plus grand plaisir. Rien de didactique ni d'analytique n'est proposé ici, mais simplement des tranches de vie savoureuses et probablement assez fidèles, des vies d'écrivains, que l'étude à l'école a un peu momifiés. Et, même si je ne suis guère Baudelaire, qui juge fort utile la connaissance des vies pour entrer dans les œuvres, j'apprécie ici une merveilleuse plongée dans l'air vif et riche d'un temps qui a été celui d'un sommet de la littérature française.
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