"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce beau et court essai est une réflexion intelligente sur la foi, menée par deux croyants aux approches fort diverses. Ne suivant pas cette voie (les dieux ont-ils oublié de me parler ?), ce livre me concerne-t-il malgré tout ? La réponse est positive, car si la foi est pour moi un mystère dans son concept même, un mystère encore plus opaque est à mes yeux ce qui y conduit. Ce livre est l'occasion d'en débattre, car il est sincère, clair et sans prétention au prosélytisme, une sorte de méditation philosophique sur la foi. De plus, il m'oblige, face aux nombreux points abordés, à me poser la question de ce qu'est ma réponse, formulée ou implicite, qui guide ma conduite. Je choisirai donc quelques sujets traités ici et je tenterai de formuler ma réaction aux questionnements abordés.
Lire la suite... Gilles Cosson et Antoine Bastien, Entends, homme
Cet attachant roman est d'une grande originalité et d'une touchante humanité. L'auteur fait ici la démonstration d'une qualité remarquable de conteur, en même temps qu'il donne à son récit tous les stigmates d'une vérité tragique bien en phase avec les réalités de notre époque. Il traite en effet dans ce roman à la fois de la dureté de l'exil, mais aussi de ce que fut celle de la perte de sa culture propre sous la colonisation, quels qu'en aient éventuellement été les apports. Il traite enfin de ce que fut l'indépendance, qui succéda au colonialisme, riche en injustice et en violence et qui conduira les personnages du roman à l'exil et à la perte de ce qui avait été jusque là leur place dans le monde. Le prix Nobel de littérature 2021 sera attribué à l'auteur, citoyen de Zanzibar.
Ce roman nous entraîne dans l'incroyable aventure d'un jeune ouvrier français, Lucien, dans les années 1939, empli d'espoir dans un communisme rédempteur. Il bénéficie alors d'une occasion de voyage en terre promise, grâce à son syndicat. Il va assez vite découvrir que, derrière une mise en scène qui peut faire illusion, la réalité de ce "rêve écarlate" est tout autre. Il le vivra dans sa chair, jusqu'au goulag. Sa libération en 1957 le conduira à Paris et à une autre désillusion, celle de la vanité creuse des jeunes intellectuels désorientés. La taïga russe infinie, la vie simple et paisible qu'on y mène, autant qu'un amour sage, l'attireront à nouveau, jusqu'à...
Le lecteur découvre dans ce roman un Makine apaisé, romancier capable d'émouvoir et de donner à penser en même temps, humaniste inquiet et sans illusion sur les systèmes et les constructions intellectuelles, qui avilissent l'homme et l'enferment dans la prison des mots et des idées fausses qu'ils peuvent engendrer. Quant à l’appât du gain et du pouvoir dans un monde qui ne respecte plus les règles et les contraintes de la vie collective et du respect des autres, le dénouement du livre l'illustre avec amertume. Peut-être l'auteur pourrait-il écrire maintenant un autre roman sur ce qu'éprouverait Christophe Colomb, s'il redécouvrait l'Amérique de 2025 ?
Page 1 sur 325