Un avocat, également professeur d'art oratoire, nous livre avec bonheur et d'une façon enjouée, son plaisir à se frotter à la langue française. A travers huit chapitres assez brefs, il nous parle indirectement de lui-même et le fait avec un choix heureux de mots, souvent simples, mais justes. Un livre fort agréable sur un sujet bien d'actualité, quand l'usage courant se satisfait d'un corpus malingre, au détriment de l'expression juste et pour laquelle des mots précis existent.
C'est, en effet, huit domaines qui vont être abordés (la loi, la musique, la gastronomie, la foi, la jeunesse, la politique, le sport et l'amour), où l'auteur passe en revue certains mots plus ou moins usuels par le biais d'une anecdote ou d'une réflexion personnelle. On constate en lisant cela que nous sommes souvent paresseux, nous contentant de mots, d'expressions, qui sacrifient la précision à la facilité. Or, nous dit l'auteur que l'on a toutes raisons de croire, cette recherche du mot juste devient à l'usage une activité ludique qui apporte à son adepte une jouissance réelle. Alors, pourquoi ne pas essayer ?
A titre indicatif, l'auteur rappelle que notre langue possède 60000 mots environ et que nous n'en utilisons que moins de 2000 dans la vie courante. Certes, de nombreux mots sont propriété d'une discipline et, ne la pratiquant pas, il est normal que nous les ignorions. Convenons quand même que le corpus des mots d'usage général dépasse largement notre stock courant. Un effort, même modeste, éviterait peut-être la disparition progressive qui guette tout ce que l'on oublie de pratiquer...
Voici donc un livre sympathique et sincère, d'une lecture agréable et dont l'usage me semble de salubrité publique ! Et, de plus, n'avons-nous pas intérêt à comprendre ce qui fait le bonheur de nos semblables ? Alors, bonne lecture.
JC Lattès (2019), 190 pages