DA propose ici deux études sur des oeuvres de Raphaël basées sur des visions chrétiennes. Les deux approches sont bien différentes, mais l'une et l'autre ont la richesse habituelle des oeuvres de l'auteur.
Notons d'abord le climat agité de l'époque, le tout début du XVIème siècle qui porte la Réforme en gestation. L'église est divisée, parcourue de tendances qui s'opposent et dont l'origine est certainement la nouveauté de l'humanisme porté par la Renaissance. En particulier une question clé conduira Raphaël à prendre parti : l'homme seul peut-il accéder à la contemplation divine, ou seule, la grâce, peut-elle lui en donner le moyen ? Humanisme néo-platonicien contre théorie de la grâce. Sa peinture témoigne de ses faveurs.
La première étude (de 1972) analyse quatre oeuvres qui toutes figurent une vision. Le spectateur n'est pas à priori le visionnaire, mais contemple une situation ou un être humain ou un groupe ont cette vision. Ce recul, à lui seul, me semble donner la dimension humaine de l'oeuvre de Raphaël. L'homme est libre de suivre ou de ne pas suivre cette invite. C'est son jugement, son intelligence qui sont sollicités. L'analyse de DA conforte cela et apporte tous les éléments de lecture qui manquent à bien des lecteurs peu versés dans cette approche. Mais il le fait sans pédanterie ni excès.
L'autre étude (de 1992) décrit une oeuvre qui propose directement au spectateur une vision de madone en gloire et l'on pourrait croire qu'il tente de nous forcer le coeur ! DA saisit alors un texte de Walter Benjamin, qui avait étudié l'oeuvre, pour nous entraîner dans sa notion de "valeur de représentation" opposée à la "valeur cultuelle" du tableau. Il montre ainsi le rôle clé des deux anges rêveurs, dont l'un fait la couverture du livre, et réintroduit par ce biais une certaine distance entre l'oeuvre et le spectateur.
Seule la lecture de ces études leur rendra vraiment justice. Insistons encore sur l'accessibilité de ces textes qui peuvent séduire tous ceux qui s'intéressent, même de loin, à la peinture. DA avait déjà fait l'objet d'une fiche sur son livre "On n'y voit rien" qui m'avait séduit. Celui-ci aussi, dois-je le préciser ?
Notons d'abord le climat agité de l'époque, le tout début du XVIème siècle qui porte la Réforme en gestation. L'église est divisée, parcourue de tendances qui s'opposent et dont l'origine est certainement la nouveauté de l'humanisme porté par la Renaissance. En particulier une question clé conduira Raphaël à prendre parti : l'homme seul peut-il accéder à la contemplation divine, ou seule, la grâce, peut-elle lui en donner le moyen ? Humanisme néo-platonicien contre théorie de la grâce. Sa peinture témoigne de ses faveurs.
La première étude (de 1972) analyse quatre oeuvres qui toutes figurent une vision. Le spectateur n'est pas à priori le visionnaire, mais contemple une situation ou un être humain ou un groupe ont cette vision. Ce recul, à lui seul, me semble donner la dimension humaine de l'oeuvre de Raphaël. L'homme est libre de suivre ou de ne pas suivre cette invite. C'est son jugement, son intelligence qui sont sollicités. L'analyse de DA conforte cela et apporte tous les éléments de lecture qui manquent à bien des lecteurs peu versés dans cette approche. Mais il le fait sans pédanterie ni excès.
L'autre étude (de 1992) décrit une oeuvre qui propose directement au spectateur une vision de madone en gloire et l'on pourrait croire qu'il tente de nous forcer le coeur ! DA saisit alors un texte de Walter Benjamin, qui avait étudié l'oeuvre, pour nous entraîner dans sa notion de "valeur de représentation" opposée à la "valeur cultuelle" du tableau. Il montre ainsi le rôle clé des deux anges rêveurs, dont l'un fait la couverture du livre, et réintroduit par ce biais une certaine distance entre l'oeuvre et le spectateur.
Seule la lecture de ces études leur rendra vraiment justice. Insistons encore sur l'accessibilité de ces textes qui peuvent séduire tous ceux qui s'intéressent, même de loin, à la peinture. DA avait déjà fait l'objet d'une fiche sur son livre "On n'y voit rien" qui m'avait séduit. Celui-ci aussi, dois-je le préciser ?
Editions Liana Levi (2003) - 142 pages