PR imagine le sort des USA à travers le sien si, en 1940, Roosevelt avait été remplacé par Lindbergh, sympathisant nazi. Isolationnisme et antisémitisme font alors cause commune pour refuser toute intervention en Europe, ce qui conduit à une déchirure de la famille de l'auteur, à l'image de la société américaine.
Le talent de l'écrivain sauve un livre, dont je ne comprends pas bien l'objet. Il y a des gens bien et des salauds aux USA ? Comme chez nous. L'antisémitisme y était latent ? Sans doute, mais moins qu'ailleurs. Pourquoi alors remuer cette fange et écrire un livre de plus sur ce pénible sujet ? Cela commence à peser autant que les innombrables récits de guerre avec les méchants nazis (certes, ils l'étaient !) et les bons qui résistent. De plus, cette uchronie n'a pas la crédibilité d'un travail d'histoire, même si, encore une fois, c'est remarquablement écrit.
J'aurais été intéressé par un travail d'écrivain sur l'inextricable mélange de bien et de mal qui nous caractérise et que la situation imaginée ici aurait permis d'aborder. Rien de cela ; les bons sont bons et les méchants, méchants. C'est vrai qu'on est en Amérique...
Quant à la pirouette finale et à la réhabilitation partielle de Lindbergh (PR redoutait un procès des héritiers ?), on aurait pu s'en passer.