rufin caspienne
 
On ne s'ennuie pas un instant à la lecture de cette aventure d'un consul adjoint assez farfelu que les hasards (?) de la vie diplomatique ont mis en poste à Bakou, Azerbaïdjan, au bord de la mer Caspienne. Incontestablement notre consul a le goût et un certain talent pour les affaires qui ne sont pas de son ressort et, ce faisant, on devra constater qu'il exerce, pour le bien de tous, un sens solidement implanté de la justice. Cela au cœur d'une ambassade un peu isolée de la maison mère, circonstances que l'auteur connaît bien.
 
C'est d'ailleurs un élément majeur de l'intérêt de ce roman, que cette découverte qu'il propose de certains aspects du monde diplomatique et, indirectement du monde politique. La visite de Bakou par une délégation sénatoriale française, par exemple, vaut la lecture. L'auteur ne rechigne pas, avec une ironie désabusée et beaucoup d'humour, à en étaler la vanité. Quant au fonctionnement de cette ambassade, sans doute modèle de bien d'autres, il est certain que les rouages humains n'y tournent pas tous à la même vitesse ! Quant au portrait de l'ambassadeur dévoyé, on ne peut qu'espérer qu'il soit inventé pour la cause du roman. Encore que le sentiment d'impunité conféré par l'isolement et le pouvoir doit en tenter plus d'un. Notre guide, ancien ambassadeur lui-même connaît bien son sujet et pourrait sans doute nous en dire plus. Je suis certain en revanche qu'il n'a pas inventé le reclassement honorable de notre ambassadeur félon qui ne le méritait pas. Surtout, pas de vagues !
 
Le roman fourmille aussi d'incidentes qui révèlent probablement les intérêts de l'auteur. On y parlera musique, archéologie, cuisine, etc. Le tout sur un ton léger et dans une langue facile. La structure même du livre évite les procédés romanesques compliqués qu'aiment certains auteurs pour nous perdre. Un livre agréable, donc et qui offre une plaisante détente.
 
Flammarion (2020), 322 pages