Voici encore une de ces aventures bien ficelées dont l'auteur a le secret. Dévoilement progressif et bien mesuré, personnages vigoureux, chapitres courts, dénouement optimiste, parfaitement immoral, voilà qui fera un bon moment de lecture, mais dont la trace restera légère dans notre bagage culturel. Un agréable passe-temps de congés !
Pour donner une apparence de complexité à une histoire qui n'en a pourtant pas, l'auteur a fait souffler une tempête qui a mélangé les pages du livre. On saute ainsi d'une date à une autre, en avant et en arrière, sans pitié pour le lecteur. Voilà un truc pour épater le bourgeois qui donne au livre un côté artificiel, comme un emballage coloré et brillant pour faire vendre un paquet de nouilles. Je ne suis pas certain que cela était nécessaire.
Quant à l'affaire elle-même, elle tourne autour d'un (plusieurs ?) braquage dont l'auteur célèbre ici l'addiction de ceux qui se livrent à ce jeu innocent, ici sans victime. Ce qui ne les empêche pas par ailleurs de mener une vie heureuse, brillante même. On a les passe-temps qu'on peut, n'est-ce pas ?
La mécanique de ces aventures est fort bien huilée et sans bavures, même si la police déploie toutes les richesses de sa technologie gonflée aux hormones de l'électronique domotique ou traceuse. Je ne suis pas convaincu que les choses se dérouleraient ainsi dans le monde réel, mais il faut bien se faire plaisir, non ?
Alors, bonne lecture à ceux que la tempête temporelle inventée par l'auteur ne rebute pas. On ne peut pas toujours lire Sophie Rostopchine !
Rosie et Wolf (2024), 398 pages