Un roman de lecture facile et agréable, qui nous fait découvrir peu à peu (oui, très lentement !) la vérité sur un événement tragique. L'affaire a lieu dans les années 1930 aux USA, très partiellement fondée sur des faits réels, mais bien située dans son époque et son lieu.

Dans un village américain traditionnel, Macedonia, un très grave événement a eu lieu, causant mort d'homme. Pour continuer à vivre, une "vérité" conventionnelle s'est établie sur la tragédie, vérité qui s'ajoute aux autres et que le village partage tant bien que mal. Des héros, des salauds, des victimes et des assassins, tout est en place pour le quadrille. Et la musique va.

Seulement, un édile voulant en faire plus décide de faire écrire en quelques semaines l'histoire (glorieuse, bien sûr !) de sa commune pour le 150e anniversaire de la bourgade. Simple, n'est-ce pas ? Pour que cela ne lui coûte rien, il se fait envoyer une jeune chômeuse aux travaux forcés littéraires qui va lui faire ce qu'il souhaite. Enfin, il l'espère...

Seulement, voilà, la belle Layla (un coeur à prendre en plus) n'est pas une imbécile. Et n'a pas l'intention d'écrire n'importe quoi. Et la cata est en marche. La bobine se déroule ; un héros du village, un "général", par exemple, est un foutu salopard, un peu criminel sur les bords, et n'est pas plus général que je suis archevêque, etc. A vous de découvrir la suite des "vérités" pourries ; elles méritent un détour. Elle ira au bout de sa déconstruction et remettra son brûlot dans les temps au grand dam des bonnes consciences locales qui n'en pourront mais.

Pour compléter le tableau, la belle enfant tombe amoureuse de Macedonia. La vraie vie au grand air, ça fait du bien aux gamines, je l'ai toujours dit. Surtout aux filles de sénateur ! Elle tombe aussi sous le charme des étalons virils du patelin, avec des résultats mitigés. Ah, la pulsion de reproduction, mon pauvre ami, ça nous fait faire des tas de co...ies.

Bon, voilà. Livre parfait pour l'époque estivale, bien écrit, plutôt sympa dans le ton et la forme. What else, demande notre âme, si nous en avons une ?

10/18 no 5088 (2015) - 663 pages