Il est toujours délicat de se torcher à mains nues et en public. On risque fort de se salir et d'éclabousser l'environnement.
Après avoir lu ce chef d'œuvre, j'ai du mal à dormir ! Des événements si graves s'y sont déroulés, devant moi ; et je n'ai pas pu aider Michel à bander mieux, ni Bruno à bander moins. Ah, que l'on se sent petit, modeste, inutile en un mot devant de tels drames !
Et toute cette science que l'on étale devant moi, pauvre mortel ignorant ! Une révolution biologique, mais si Madame Michu ! Comment ne pas se sentir nul devant tant de grandeur, de génie !
Foutaise scientiste aux relents de Diafoirus ce livre se moque à la fois de ceux qui ne comprennent pas les mots employés et de ceux qui travaillent dans ce domaine scientifique. Illusion romantique du génie (incompris, bien sûr, mais que l'avenir reconnaîtra...), décalage total par rapport aux mœurs de recherche. Et tout cela sur un ton si docte, si prétentieux.
Mais pour plaire, MH a trouvé le truc : étaler crûment les mœurs sexuelles de soixante-huitards attardés. C'est là que réside le succès immérité de ce livre, qui parle ainsi aux voyeurs qui sommeillent en chacun de nous, en se donnant un air intellectuel. Racolage, rien de plus.
Triste livre et triste succès.
Editions Flammarion - J'ai Lu (1998)