peter contenir climatique

 

L'auteur écrit ici un livre bref et simple, mais dense, sur un sujet difficile et objet de controverses, que le récent rapport du GIEC de septembre 2013 vient encore de réactiver.

Rappelons d'abord quatre points au cœur du débat :

Le réchauffement du climat est avéré.

Toutes les conclusions du GIEC pour en comprendre le mécanisme reposent sur des modèles informatiques. Or, leurs prédictions ne s'écartent-elles pas de l'observation sur les 15 dernières années ?

On ne conteste plus aujourd'hui que l'homme par son activité (essentiellement le CO² produit), augmente la quantité d'énergie solaire retenue par la terre. Mais la conséquence climatique réelle est incertaine. La climatologie est une science en évolution.

Les responsables politiques et économiques, au nom, justement, de cette responsabilité, se refusent jusqu'ici à lancer des programmes considérables extrêmement coûteux souhaités par certains.

 

Comment ce livre s'inscrit-il alors dans cette problématique et qu'apporte-t-il ?

Notons d'abord qu'il serait illusoire d'espérer une réponse circonstanciée à toutes ces questions en 120 pages, si tant est qu'elles existent !

Il offre d'abord à l'honnête homme un tour d'horizon remarquable des savoirs acquis sur le sujet et fait un état des lieux en matière d'observations climatiques, aussi bien que des techniques ayant une influence sur la production de gaz à effet de serre et de leurs perspectives.

Il précise alors la position de l'auteur, fondée sur la fragilité des modes de vie humains vis-à-vis d'un réchauffement du climat : nous en savons assez pour nous faire un devoir dès maintenant de contenir l'impact carboné de nos activités, nonobstant les réserves ci-dessus.

Il passe alors en revue les leviers d'action, tout en gardant à l'esprit la faisabilité économique des propositions :

Habitat : Autant la rénovation de l'existant est coûteuse, autant le neuf à coût raisonnable peut faire une différence considérable. Et la pointe de consommation électrique continue de s’aggraver !

Transports : Dans ce domaine, le pétrole est et va rester longtemps roi, ce qui n'exclut pas des améliorations lentes que l'on constate déjà. L'alternative ferroviaire n'est décarbonée qu'associé au nucléaire, comme en France. Enfin, tout reste à faire en matière d'urbanisme où la réduction des distances à parcourir n'a pas été sérieusement prise en compte.

Production d'énergie : L'auteur passe en revue, sans complaisance, les alternatives durables actuelles, souvent coûteuses, indirectement polluantes et surtout intermittentes, conduisant à la construction de centrales d'appoint au charbon ou au gaz. Le débat sur le nucléaire reste ouvert. Le bilan est peu souriant.

Enfin, l'auteur exprime, au-delà de l'indignation que suscite le laisser-faire actuel, son espoir à (long) terme :

La démographie laisse espérer une stabilisation de la population du globe.

Le GIEC, même s'il n'est pas sans reproche, matérialise la volonté d'un diagnostic que l'humanité entière puisse partager.

Même si les conférences successives sur le sujet, dans la foulée de Kyoto 1990, ne sont pas des succès, le dialogue international se poursuit.

Le progrès technique peut encore nous surprendre.

Mais surtout, l'homme est sensible, qu'il le montre ou non, qu'il ait ou non la foi en un créateur, à sa responsabilité. Il sait que le globe est un tout solidaire dont il n'est qu’une partie. Il sait aussi que son activité sans frein met en danger l'équilibre de ce tout pour la première fois de son histoire.
L'auteur aspire donc à une éthique partagée qui permette de laisser à nos descendants un monde viable et dont il précise dans ce livre les grandes lignes.

Amalthée (2012) - 123 pages