beaussant venise
 
Voici un très agréable roman, qui ne manquera pas de vous faire, comme à moi, passer quelques heures bien douces. Une histoire d'amitié et de vénération d'un neveu pour son oncle, pleine de nostalgie ; et deux vies presque parallèles dont l'une, celle du neveu, aboutit à la fin heureuse que l'oncle n'avait pas su trouver.

Bonheurs en série. Bonheur de la contemplation intelligente des maîtres de la peinture d'abord. Bonheur de la compréhension profonde des signes, que ce soient ceux des tableaux ou des visages humains. Bonheur d'aimer aussi, avec ou sans souffrance.

Et, justement, ce récit nous fait le beau tableau d'une vie qui derrière l'ordre de la raison, amoureuse attentive des images, cache un profond désordre des sens, déçus après avoir été comblés. "J'ai eu pendant un mois la passion de la peinture" dit l'oncle, amoureux pendant un mois d'une femme. Souffrance sublimée.

Plus conventionnelle est la courte idylle du neveu. Elle ne se situe pas exactement dans la même veine que la première partie plus attachante.

Quoi qu'il en soit, on est ici bien loin du bruit et de la fureur qui nourrissent nos actuelles nourritures littéraires. On peut y trouver son miel ou s'y sentir les doigts un peu poisseux. Nostalgie d'un monde qui ressemblerait à un roman..
 
Editions fayard (2003) - 200 pages