Un chef d'orchestre tourmenté et génial, Carlos Kleiber, trouve ici son biographe passionné, à travers les propos d'un violoniste attentif et séduit.
Carlos Kleiber fut un des derniers chefs romantiques, obsédé de perfection, comme le furent à leur manière d'autres musiciens, comme Glenn Gould ou C Celibidache. Obsédés jusqu'à la monomanie, jusqu'à une certaine stérilité qu'imposait une recherche éperdue d'absolu.
On peut trouver cela excessif, fanatique, mais cela existe, vouant parfois au mépris (voyez les vidéos de C Celibidache !) ceux qui ne suivent pas le maître. On peut aussi appeler cela du génie... jusqu'à ce que la mode de l'interprétation change ou que la qualité de la prise de son périme l'enregistrement. Eblouissement de l'instant vécu, sans doute. Définitif (ce que pensait C Kleiber), je ne le pense pas.
Quoi qu'il en soit, ce livre décrit avec verve la vie de Kleiber ( vivait-il vraiment ?) vue par le regard d'un violoniste du rang imaginaire. L'idée est intéressante et rend bien l'intimité d'un musicien avec un chef qu'il vénère. Et puis, c'est un hommage que chacun peut comprendre et apprécier, à une grande figure de la musique, que le temps commence à effacer.
La lecture est agréable et coule sans pédanterie musicologique. Un excellent livre.