L'auteur reconstitue ici la vie imaginaire d'un écrivain romain, Albucius, qui vécut de -60 au début de notre époque. Comme tous les livres de P.Q. celui ci est un plaisir littéraire, bien écrit, habile à capter et à conserver notre attention. Le livre a été écrit en 1989.
Reconstitution historique ? Non, plaisir de s'imaginer vivant dans un siècle remarquable (Auguste) comme un acteur de ce temps. "J'invente cette page. Pas un témoignage antique ne la fonde..." dit P.Q.
Entre les pages ainsi inventées se glissent des textes d'Albucius, en latin et traduits. Des histoires souvent violentes et toujours fortes, de vie, de mort, d'amour de viol, d'inceste, de trahison, de désaveux. Mais à travers elles se dessine une pensée moins "domestique", plus haute, plus distanciée. Celle d'un citoyen de l'empire qui connaît les passions humaines et sait que c'est au milieu d'elles qu'il faut construire le monde réel. Il écrit, par exemple, à propos de la liberté des citoyens et citant César : 'les meilleurs d'entre nous sont encore des troupeaux d'affranchis qui regrettent leur âme antérieure et leur plainte'. Platon n'est pas loin, mais aussi Sénèque qui arrive...
Un livre bref, fait de brèves histoires liées par cette biographie imaginaire d'Albucius qui mourut en buvant un dernier bol du lait de sa nourrice. Un peu trop littéraire, non ?
Éditions Livre de poche - biblio 2001