Le titre annonce la couleur : l'essentiel des informations que nous apportent les militants écologiques ne repose pas sur des vérités scientifiques, mais sur des croyances qui n'ont pas subi l'épreuve de ce qu'on nomme la méthode scientifique. Le nucléaire, les pesticides, les OGM, etc., ne sont pas les suppôts de Satan que les écolos victimes d'idéologie, croient. Science et croyance n'ont jamais fait bon ménage, mais la croyance est relayée par les médias sociaux et est plus facile d'accès aux ignorants et aux paresseux que la science. Elle possède ainsi de nos jours une force qu'elle ne devrait pas avoir. Sans passion et avec un langage accessible à tous, ce livre bref nous aide à trier le vrai du faux.
 
Il faut pour plusieurs raisons lutter contre ces croyances non fondées, aussi sincères soient-elles chez ceux qui les défendent. D'abord, affirmer des mensonges n'est à la gloire de personne et notre liberté, comme notre démocratie, repose sur le respect des faits et non sur l'intensité de notre foi. De plus, l'écoidéologie est une ode au malheur et à notre impuissance, ce que l'histoire dément. Elle est aussi comme un caprice d'enfant gâté, qui crache dans la soupe qu'il reçoit grâce à ce qu'il méprise. Enfin, l'acharnement à dénoncer un nombre restreint de coupables à nos peines, comme le CO², détourne les décideurs crédules des vrais problèmes, comme la surpêche, les rejets de plastique, les déchets non contrôlés, etc. J'ai toujours eu honte de ces COP, coûteuses, délirantes d'autosatisfaction et qui laissent de côté les vrais problèmes... Le ver du mensonge est dans la tête de nos dirigeants crédules et de ceux qui les conseillent, peut-être pas toujours de manière désintéressée.
 
Ce livre remarquable de bon sens et de respect des faits nous aide à prendre nos distances par rapport à cette funeste écoidéologie. Il passe en revue tous les sujets où le chœur des vierges écolos nous raconte des histoires. Il y en a beaucoup (l'eau, les incendies, les abeilles, la forêt, les OGM, le nucléaire, etc.) sans oublier tout ce dont les écolos ne parlent pas, sans doute par ignorance. Ce livre le fait avec pondération, avec humour et sans hausser le ton. Son style est simple et clair et se lit très facilement.
 
Il nous rappelle aussi que ce qui est scientifique n'est pas le propre d'une discipline, mais est une méthode qui s'applique à tout et même à l'écologie. Cette méthode est celle qui valide ou non une hypothèse sur les prévisions qu'elle permet de faire, toutes choses égales par ailleurs, des prévisions que les faits et eux seuls confirment ou non. Les modèles, par exemple, n'ont rien de scientifique ; ils sont de simples aides au calcul, manipulables par le choix des paramètres, non des preuves. L'emprunt du prestige du scientifique par de nombreux faiseurs de phrases mérite la prudence. Si un document ou une prophétie se trouvent, comme on le dit souvent, approuvés par un consensus de "scientifiques", c'est probablement que leur contenu n'est qu'une hypothèse non vérifiée. La preuve scientifique ne se fait pas sur un consensus, mais sur des faits. À titre d'exemple et compte tenu de ma formation scientifique et de mon doctorat de physique, je doute, n'en ayant pas la preuve, que le CO² anthropique soit la cause unique du réchauffement actuel. Je doute même qu'il en soit la cause majeure. Et je désapprouve comme citoyen les gaspillages financiers faits, par exemple, avec les éoliennes, qu'elles flottent ou non, mais dont on nous dit rarement que l'espérance de vie est de l'ordre de 20 ans seulement !
 
Ce n'est pas par la raison que l’on convainc un croyant, mais il faut que ceux qui réfléchissent et qui sont la majorité, trouvent matière à former leur jugement et à retrouver leur sérénité face au mensonge écoidéologique encouragé par l'intérêt de certains, attirés par les enjeux financiers associés à ce mensonge. Voici un livre utile à ce but, clair et d'accès facile, qui rappelle avec sagesse que croire n'est pas savoir.
 
Albin Michel (2021), 204 pages