Kenji Miyazawa (1896 - 1933) est un auteur admiré au Japon, souvent peu connu chez nous. Entre le fantastique et le rêve, modeste et poétique, il donne du Japon une image bien différente des clichés habituels. Sa lecture est un enchantement que je vous recommande, si vous avez encore une petite fibre de fraiche candeur disponible...
On pense souvent au fantastique comme à une sorte de délire rationnel. Ici, rien de cela. Un poteau télégraphique tombe amoureux d'un autre (une autre !), les diamants sont des gouttes de rosée, un Homme des Montagnes tient ses promesses, etc. Vous ne vous y retrouvez pas ? Quelle importance, puisque l'important est de se perdre et d'être bien en le faisant.
KM se promène toujours au milieu de ce petit peuple japonais, pas riche du tout et qui cultive sa terre. Cette symbiose avec la nature s'affirme ici deux fois, à travers le statut de paysan de la grande majorité des personnages, mais aussi à travers le bouddhisme profond dont sont imprégnés l'auteur et la société qu'il décrit.
Et tout cela est rempli d'une gaité discrète, d'un accord au monde, lui aussi très bouddhique, qui font plaisir à lire. Ce livre sensible et plein de rêves est un vent de fraicheur que je vous recommande !
Voir aussi "Le train de la Voie lactée".