MS (hongroise, née en 1917) fait encore une fois preuve avec ce roman d'une magnifique virtuosité d'écrivain. Le thème est simple : existent ceux et celles qui ont une place dans notre pensée, qu'ils soient vivants ou disparus ; c'est là que se niche la "réalité" avec laquelle ont vit. Ce propos pourrait paraître austère, mais MS en fait un roman plein de vie, de douceur et de nostalgie fascinantes.
A l'image de ses précédents romans (voir p. e. La Porte ou La Ballade d'Iza) cette construction par chacun de sa réalité (ses souvenirs, ce que sa pensée lui rend réel) n'est pas sans vouer tout être humain à sa propre solitude. Mais n'est-ce pas là aussi que réside la part noble de l'être qui réalise par cette liberté solitaire ce qu'il a vraiment d'unique ?
C'est aussi, pour moi, une pierre dans mon jardin d'ancien physicien. Il m'a toujours semblé que rien n'est réel que ce que nous nous représentons par la pensée. Car où serait une réalité que nous ne puissions pas appréhender, et à plus forte raison, sur laquelle nous ne pourrions pas agir ? Se pose alors la question de partager avec les autres cette réalité personnelle. C'est le drame des mots et de leur sens, si différent entre les hommes. J'ai parlé de 'liberté' plus haut, par exemple ... Mais c'est aussi l'incroyable puissance des langages formels comme les mathématiques, langages et concepts qui n'ont aucune autre réalité que d'être une représentation d'une part du monde pour l'homme et lui seul, mais qui est partagée et comprise sans aucune réserve par tous les hommes sans l'ombre d'une ambiguïté (s'ils se donnent la peine nécessaire ...).
Laissons là ces considérations personnelles qui ne doivent pas faire penser un instant que ce roman est une thèse ! Tout au contraire c'est un roman bien écrit, riche de détails sur la Hongrie qui a souffert et sur la vie souvent perdue de ceux qui y ont vécu, rue Katalin entre autres. Cela seul en justifie la lecture.
A l'image de ses précédents romans (voir p. e. La Porte ou La Ballade d'Iza) cette construction par chacun de sa réalité (ses souvenirs, ce que sa pensée lui rend réel) n'est pas sans vouer tout être humain à sa propre solitude. Mais n'est-ce pas là aussi que réside la part noble de l'être qui réalise par cette liberté solitaire ce qu'il a vraiment d'unique ?
C'est aussi, pour moi, une pierre dans mon jardin d'ancien physicien. Il m'a toujours semblé que rien n'est réel que ce que nous nous représentons par la pensée. Car où serait une réalité que nous ne puissions pas appréhender, et à plus forte raison, sur laquelle nous ne pourrions pas agir ? Se pose alors la question de partager avec les autres cette réalité personnelle. C'est le drame des mots et de leur sens, si différent entre les hommes. J'ai parlé de 'liberté' plus haut, par exemple ... Mais c'est aussi l'incroyable puissance des langages formels comme les mathématiques, langages et concepts qui n'ont aucune autre réalité que d'être une représentation d'une part du monde pour l'homme et lui seul, mais qui est partagée et comprise sans aucune réserve par tous les hommes sans l'ombre d'une ambiguïté (s'ils se donnent la peine nécessaire ...).
Laissons là ces considérations personnelles qui ne doivent pas faire penser un instant que ce roman est une thèse ! Tout au contraire c'est un roman bien écrit, riche de détails sur la Hongrie qui a souffert et sur la vie souvent perdue de ceux qui y ont vécu, rue Katalin entre autres. Cela seul en justifie la lecture.
Editions Viviane Hamy (2006) - 233 pages