Il est difficile de dire du mal d'un livre qui a autant de succès. Et pourtant, il a distillé chez moi un ennui sans faille. En sautant quelques pages, j'en suis quand même venu à bout ... Un vrai roman de gare, mais pas genre TGV, plutôt voie étroite.
Un : il ne se passe rien qui provoque l'intérêt. Un pauvre type, branleur, toxico, etc., dont la raison d'être est de donner un but dans la vie à sa soeur (rattraper ses mauvais coups) se fiche en l'air avec le camion de son employeur. Sans doute parce qu'il a vu un ange ... J'ai toujours dit à mes amis que faire des courses poursuites avec un camion n'est pas recommandé, et qu'il l'est encore moins de regarder les anges. Vous voyez l'intérêt ?
Deux : sa soeur va rattraper, encore une fois, ce mauvais coup, mais le pauvre zèbre s'est un peu fêlé le cerveau. Il ne reconnait plus soeurette. Personnellement, je m'en moque, mais ...
Trois : un fameux neuro-people "cogniticien" (ma chère !), genre vaseline pour faciliter l'introduction de termes à l'allure savante, sur de lui et dominateur, apprend qu'un cas de "Capgras" (mais si, ma chère !) est à portée d'étude pour faire un bon papier et un roman rémunérateur ...
J'arrête. Tout cela n'excite que ceux qui veulent bien s'exciter eux-mêmes. Nous subissons une diarrhée verbale, répétitive, interminable, bourrée de clinquant pseudo-savant pour épater le bourgeois. Il parait que l'auteur n'écrit plus, mais dicte. C'est peut-être une cause de la pesanteur du style. Un petit extrait, pour la route :"Le moi se vidait de sa sève : produit des neurones miroir, des circuits d'empathie, il avait été sélectionné et conservé chez de nombreuses espèces pour ses vertus obscures en matière de survie. Le gyrus supra-marginal de la petite Jess etc...." Charabia de Trissotin !
Un conseil : n'y allez pas. Lisez plutôt sur un sujet voisin un auteur qui ne se réfugie pas dans des cas ésotériques, pour avoir l'air savant et ne pas risquer qu'on soit aussi savant que lui, mais parle avec simplicité de cas que l'on a tous voisiné : Alzheimer, que traite avec sensibilité Martin Suter dans "Small World"