Ce livre d'histoire romancée raconte le voyage en Chine au 18e. siècle d'un musicien italien, prêtre catholique, envoyé par le pape pour mettre un terme à l'indépendance, jugée excessive, des missionnaires jésuites. La mission échoue, mais l'homme se découvre une nouvelle patrie.
L'histoire est vraie et des pièces musicales de Pedrini existent et sont encore jouées. Il s'agit néanmoins d'un roman, bien écrit et agréable à lire, où l'incroyable voyage de Rome à Pékin vaut à lui seul la lecture.
Mais c'est surtout la guerre sauvage que se livrent sur place jésuites et missionnaires du pape qui mérite l'intérêt du lecteur. Un pape idéaliste, absolu et ignorant (cela se marie souvent bien), face à des jésuites qui avaient, au prix de quelques entorses à la règle, obtenu une certaine notoriété et efficacité dans ce pays. Le moins que l'on puisse dire est que l'importation d'une religion monothéiste ne s'imposait pas d'elle-même ...
Les jésuites avaient, par leurs talents (astronomie, mathématiques, etc.), su se rendre utiles et presque indispensables à l'empereur chinois. Ils en avaient profité pour réussir quelques conversions sans heurter les rites traditionnels chinois, en particulier vis-à-vis des ancêtres. Le pape n'aime pas cette pollution et par ses exigences de pureté dogmatique enverra au panier leurs efforts.
Notre Pedrini, y trouvera en revanche un terrain d'aventures exceptionnelles et découvrira avec le temps et les femmes que la sagesse chinoise n'est pas une denrée sans valeur.
Qui dirait le contraire ?