Un roman aussi sombre que le sujet qu'il traite, le massacre rwandais de 1994, que l'auteur a fui à 13 ans. Un exorcisme, sans doute aussi, à travers l'histoire en involution de deux victimes de cette tragédie, dont l'une fut aussi bourreau. Il s'en dégage une sinistre beauté, parfois écoeurante, due au talent incontestable de l'auteur. Pourra-t-il écrire autre chose ?
Si vous espérez, en enfant des Lumières, que l'exposé de cette tuerie vous aidera à en comprendre les ressorts, détrompez-vous. Nous sommes dans un maelström d'images, de sensations, de méditations sur la mort et le crime, le tout empreint d'un onirisme paroxystique. Excessif même parfois, devant l'inhumanité des faits. Et on ne peut s'empêcher de se demander si cette ivresse du sang mérite un tel lyrisme, devant les portes infernales qu'elle ouvre. L'homme (des Lumières ?) est ainsi fait que le silence et l'oubli sont parfois moins corrosifs que la mémoire étalée et la compassion bruyante.
De même, les personnages sont tellement hors du commun qu'il est difficile de s'identifier complètement à leur drame. On les observe comme des pantins presque désarticulés dont on comprend mal ce qui unit les morceaux. Cela ne facilite pas l'empathie que nous pourrions éprouver devant leur malheur...
Même si je suis, en revanche, tombé sous le charme de l'écrivain, cela ne me permet pas de sentir ce roman utile. Il ne m'explique rien et exprime trop de complaisance pour la splendeur presque obscène du sang qui coule. Tout cela me semble trop dans l'air du temps.
Si vous espérez, en enfant des Lumières, que l'exposé de cette tuerie vous aidera à en comprendre les ressorts, détrompez-vous. Nous sommes dans un maelström d'images, de sensations, de méditations sur la mort et le crime, le tout empreint d'un onirisme paroxystique. Excessif même parfois, devant l'inhumanité des faits. Et on ne peut s'empêcher de se demander si cette ivresse du sang mérite un tel lyrisme, devant les portes infernales qu'elle ouvre. L'homme (des Lumières ?) est ainsi fait que le silence et l'oubli sont parfois moins corrosifs que la mémoire étalée et la compassion bruyante.
De même, les personnages sont tellement hors du commun qu'il est difficile de s'identifier complètement à leur drame. On les observe comme des pantins presque désarticulés dont on comprend mal ce qui unit les morceaux. Cela ne facilite pas l'empathie que nous pourrions éprouver devant leur malheur...
Même si je suis, en revanche, tombé sous le charme de l'écrivain, cela ne me permet pas de sentir ce roman utile. Il ne m'explique rien et exprime trop de complaisance pour la splendeur presque obscène du sang qui coule. Tout cela me semble trop dans l'air du temps.
Editions Phébus (2008) - 218 pages