Cet essai, très dense et très documenté, tente de cerner le rapport historique houleux entre Islam et Raison. Il constate qu'existe aujourd'hui une rupture entre ces deux concepts ; et même si, ponctuellement, l'histoire les a vus tenter de se rapprocher, il y a si longtemps que le souvenir en est à peu près mort, bien plus, d'ailleurs dans les pays musulmans qu'en Occident.
La dernière tentative de réintroduction de raison dans le monde de l'Islam a été un échec, du en partie aux choix politiques des régimes nationalistes et souvent marxisants de l'époque d'après-guerre. Le repli a suivi. Le livre 'Un siècle pour rien' abordait déjà cette question.
Ce n'est pas que de nombreux intellectuels musulmans ne se soient pas inquiétés du retard devenu abyssal de leurs pays : savoir, économie, santé ... Mais le poids des théologiens qui ont tout à perdre à l'ouverture à la réalité du monde freine toute réforme de cet immobilisme de la pensée. Leur conviction est que tout débat d'idée sur la loi religieuse est un crime et qu'il doit être empêché à tout prix. C'est pourtant dans ce débat, l'ijtihad, que l'auteur voit une issue. Peut-être, mais comment ?
Quant à l'argument d'Averroès, que la vérité est unique, qu'elle porte sur l'Islam ou sur les lois du monde sensible et donc que foi et raison ne sauraient entrer en conflit, il est certes très fort, mais pour ceux seulement qui acceptent un argument de ... raison !
Un livre passionnant et enrichissant, mais qui laisse, hélas, un sentiment de tristesse devant l'immobilisme pathologique d'une partie importante de notre humanité, fermée, en retrait, violente et blessée, sans rôle constructif dans l'histoire du monde qui se fait. Quel Prince Charmant, soufi, asiatique, chiite ou autre saura réveiller la Princesse ? Au fond, n'est-ce pas cela un messie ?
La dernière tentative de réintroduction de raison dans le monde de l'Islam a été un échec, du en partie aux choix politiques des régimes nationalistes et souvent marxisants de l'époque d'après-guerre. Le repli a suivi. Le livre 'Un siècle pour rien' abordait déjà cette question.
Ce n'est pas que de nombreux intellectuels musulmans ne se soient pas inquiétés du retard devenu abyssal de leurs pays : savoir, économie, santé ... Mais le poids des théologiens qui ont tout à perdre à l'ouverture à la réalité du monde freine toute réforme de cet immobilisme de la pensée. Leur conviction est que tout débat d'idée sur la loi religieuse est un crime et qu'il doit être empêché à tout prix. C'est pourtant dans ce débat, l'ijtihad, que l'auteur voit une issue. Peut-être, mais comment ?
Quant à l'argument d'Averroès, que la vérité est unique, qu'elle porte sur l'Islam ou sur les lois du monde sensible et donc que foi et raison ne sauraient entrer en conflit, il est certes très fort, mais pour ceux seulement qui acceptent un argument de ... raison !
Un livre passionnant et enrichissant, mais qui laisse, hélas, un sentiment de tristesse devant l'immobilisme pathologique d'une partie importante de notre humanité, fermée, en retrait, violente et blessée, sans rôle constructif dans l'histoire du monde qui se fait. Quel Prince Charmant, soufi, asiatique, chiite ou autre saura réveiller la Princesse ? Au fond, n'est-ce pas cela un messie ?
Editions Perrin (2006) - 240 pages