Une jeune femme, HEC, d'origine américaine, tente de passer l'agrégation d'anglais pour pouvoir enseigner cette langue. Ce sera un véritable choc des cultures pour elle et une découverte, pour beaucoup d'entre nous, de ce qu'est vraiment l'agrégation.
Il serait tentant de voir avant tout le caractère ubuesque des démarches de notre candidate. Ils sont, hélàs, trop réels : formalisme, arrogance administrative, inefficacité du processus. Et à cela s'ajoute une pauvreté de moyens que connaît l'enseignement supérieur en France, sous la coupe d'une autorité, aujourd'hui encore, contrôlée par des syndicats issus du secondaire. Sans oublier l'ostracisme envers les candidats d'origine anglophone.
Mais il me semble qu'il faut surtout y voir un véritable choc de cultures. D'un côté une logique de l'efficacité orientée vers un et un seul objectif : produire les meilleurs enseignants de la discipline. D'un autre cette nostalgie de la culture sans application, gratuite, conduisant éventuellement à un usage social mais d'abord orientée vers un perfectionnement individuel. Et d'ailleurs, le mot culture lui même n'a pas la même signification dans ces deux acceptions.
J'ai pour ma part une grande indulgence pour cette fonction supérieure de l'enseignement, qui n'est pas seulement de fabriquer des machines efficaces à enseigner ou à produire. Ce serait renoncer à ce qui fait notre identité que de la rejeter sans appel. Et d'ailleurs LZ ne le fait pas, en exprimant parfois son admiration pour certains professeurs qui ont su, sur sa propre littérature, lui ouvrir des portes nouvelles.
Notons au passage que faire HEC (et ce n'est pas propre à cette école) n'est en rien un certificat d'intégration, puisqu'il n'évite pas à notre auteur la surprise devant ce monde universitaire. Ce qui d'ailleurs confirme l'écart des objectifs entre université et écoles et justifie encore plus leur séparation.
Notons aussi que l'agrégation actuelle, comme diplôme orienté vers l'enseignement, est une probable aberration ; en effet, il doit exister des voies plus efficaces pour préparer des enseignants. Au fond, ce livre ne dit rien d'autre.
Il serait tentant de voir avant tout le caractère ubuesque des démarches de notre candidate. Ils sont, hélàs, trop réels : formalisme, arrogance administrative, inefficacité du processus. Et à cela s'ajoute une pauvreté de moyens que connaît l'enseignement supérieur en France, sous la coupe d'une autorité, aujourd'hui encore, contrôlée par des syndicats issus du secondaire. Sans oublier l'ostracisme envers les candidats d'origine anglophone.
Mais il me semble qu'il faut surtout y voir un véritable choc de cultures. D'un côté une logique de l'efficacité orientée vers un et un seul objectif : produire les meilleurs enseignants de la discipline. D'un autre cette nostalgie de la culture sans application, gratuite, conduisant éventuellement à un usage social mais d'abord orientée vers un perfectionnement individuel. Et d'ailleurs, le mot culture lui même n'a pas la même signification dans ces deux acceptions.
J'ai pour ma part une grande indulgence pour cette fonction supérieure de l'enseignement, qui n'est pas seulement de fabriquer des machines efficaces à enseigner ou à produire. Ce serait renoncer à ce qui fait notre identité que de la rejeter sans appel. Et d'ailleurs LZ ne le fait pas, en exprimant parfois son admiration pour certains professeurs qui ont su, sur sa propre littérature, lui ouvrir des portes nouvelles.
Notons au passage que faire HEC (et ce n'est pas propre à cette école) n'est en rien un certificat d'intégration, puisqu'il n'évite pas à notre auteur la surprise devant ce monde universitaire. Ce qui d'ailleurs confirme l'écart des objectifs entre université et écoles et justifie encore plus leur séparation.
Notons aussi que l'agrégation actuelle, comme diplôme orienté vers l'enseignement, est une probable aberration ; en effet, il doit exister des voies plus efficaces pour préparer des enseignants. Au fond, ce livre ne dit rien d'autre.
Editions Fayard (2007) - 333 pages