Un conte est un conte. Il y faut un peu de rêve, un peu de cruauté, beaucoup de morale, quelques beaux princes et d'accortes bergères qui se marient et ont beaucoup d'enfants.
Tout cela est présent ici et a, évidemment, un petit air de déjà lu... mais caresse toujours notre reste d'enfance dans le sens du poil.
Ce qui fait l'originalité de ce recueil est d'une part une pincée d'orient et d'autre part un filet de zen qui, comme chacun sait, est une voie supposée rapide vers l'illumination bouddhique. Le zen est d'origine chinoise mais est surtout pratiqué au Japon.
Orient, oui mais si proche de nous qu'il n'apparaît souvent que comme un vernis et en tous cas jamais comme un obstacle à la lecture. Pour reprendre une remarque déjà faite dans la fiche de "Botchan", cette lecture nous rappelle combien nos préoccupations, et ici nos rêves, sont communs à tous les hommes, que nous soyons des "petits blancs" chrétiens ou des asiatiques "jaunes" et zen. Ne nous laissons pas trop abuser par ceux qui prétendent le contraire.
Et zen, alors ? A part quelques contes délibérément dépourvus de conclusion logique (cela nous conduit à l'illumination, n'est ce pas ?) et donc franchement zen, la très grande majorité est bien classique, bien morale, bien proche de la convention de l'espèce, ce qui n'en diminue pas la saveur.
Saluons au passage la très belle facture de ce livre et ses superbes illustrations qui à elles seules nous dépaysent souvent plus que les textes.
Une très agréable et reposante lecture.