AL a essayé de rendre intelligible le conflit macédonien, tel qu'il pouvait se comprendre en 1931. Mais au delà de cette histoire immédiate il montre l'impasse dans laquelle se trouvent les gouvernements faibles qui tolèrent (ou ne peuvent éviter !) les groupes armés sur leur territoire, sortes d'état dans l'état, quelque fondée que puisse avoir été leur cause, à l'origine.
Cette situation nous est encore familière. Les "Comitadjis" pullulent de nos jours, en Irak, au Liban, en Palestine, en Corse, au Pays Basque, etc. Tout le vingtième siècle aura été l'art d'en fabriquer, au-delà des générations spontanées : USA en Afghanistan, URSS en Afrique et au Moyen-Orient pour ne citer que quelques exemples. Les "justes causes" ne manquent pas et les moins justes savent se déguiser. Les armes circulent à bas prix (15 euros la kalachnikov au Yémen en ce moment ... ) et donnent gloire et pouvoir. Que ces mouvements se transforment peu à peu en mafias autogérées est une évidence aussi, qu'AL nous donne à voir avec sa verve habituelle.
Quant à trouver des issues honorables à de si justes causes, seuls le temps, la fatigue, l'usure, l'évidence de l'abâtardissement des mouvements, y contribuent. Les prévoir est impossible et AL conclut son livre sur cette terrible question : " la destination de l'homme est-elle d'être sage ?". J'ajouterais aussi que ceux qui détiennent ainsi un morceau de pouvoir et de ses bénéfices sont beaucoup mieux considérés, puisque craints, que si la paix se faisait. A dire vrai, et en dépit des rodomontades, ceux qui pourraient faire la paix n'y ont pas intérêt et beaucoup bénéficient des sous-produits de l'insurrection.
Ce livre, en dépit de son sujet austère, se lit avec un grand plaisir, comme tous ceux d'AL. Un style imagé, souvent persifleur, un détachement constant et une attention critique en éveil permanent, la recette est là. Un très bon moment.
Cette situation nous est encore familière. Les "Comitadjis" pullulent de nos jours, en Irak, au Liban, en Palestine, en Corse, au Pays Basque, etc. Tout le vingtième siècle aura été l'art d'en fabriquer, au-delà des générations spontanées : USA en Afghanistan, URSS en Afrique et au Moyen-Orient pour ne citer que quelques exemples. Les "justes causes" ne manquent pas et les moins justes savent se déguiser. Les armes circulent à bas prix (15 euros la kalachnikov au Yémen en ce moment ... ) et donnent gloire et pouvoir. Que ces mouvements se transforment peu à peu en mafias autogérées est une évidence aussi, qu'AL nous donne à voir avec sa verve habituelle.
Quant à trouver des issues honorables à de si justes causes, seuls le temps, la fatigue, l'usure, l'évidence de l'abâtardissement des mouvements, y contribuent. Les prévoir est impossible et AL conclut son livre sur cette terrible question : " la destination de l'homme est-elle d'être sage ?". J'ajouterais aussi que ceux qui détiennent ainsi un morceau de pouvoir et de ses bénéfices sont beaucoup mieux considérés, puisque craints, que si la paix se faisait. A dire vrai, et en dépit des rodomontades, ceux qui pourraient faire la paix n'y ont pas intérêt et beaucoup bénéficient des sous-produits de l'insurrection.
Ce livre, en dépit de son sujet austère, se lit avec un grand plaisir, comme tous ceux d'AL. Un style imagé, souvent persifleur, un détachement constant et une attention critique en éveil permanent, la recette est là. Un très bon moment.
Editions arléa (1999) - 157 pages