CD est iranienne (persane !), née en 1967, vit à Paris depuis 1993 et écrit en français. Son roman, fortement autobiographique (je suppose ?), est double. Nous vivons d'une part l'exil douloureux en France d'une jeune femme qui, jour après jour, découvre les responsabilités que confère la liberté. Mais c'est aussi le récit expiatoire de l'horreur, qu'elle a vécue, sous le régime religieux-fasciste de ce pays dont elle essaie de faire le deuil et qui est la cause de son exil.
Le roman lui-même a trois parties : l'arrivée dans la société française, la solitude et ses remèdes, la chute dramatique résultant d'une tension excessive.
La première partie est remarquable et devrait être lue par tous les candidats à l'exil. La solitude du citoyen libre peut être dans certains cas moins supportable que l'existence miséreuse et captive mais chaleureuse dans une société traditionnelle. Etre libre, c'est être ramené à soi et à soi seul. Responsable de ses actes, toujours et toujours. C'est parfois aussi se voir avec désespoir et dégoût, sans exutoire. C'est la base de la démocratie et il est illusoire de penser qu'un "papier" suffise à un nouvel émigré pour devenir un citoyen potentiel libre mais responsable ! Est-on prêt à prendre le problème à bras le corps et à donner, à ceux qui le désirent et en font l'effort, une chance de devenir français et non des sous-citoyens malheureux et vengeurs en déséquilibre entre deux mondes ?
Revenons à notre jeune émigrée. Contre cette solitude oppressante, elle va écrire ... à Montesquieu ! Ses lettres deviennent une sorte de journal de ce retranchement qu'aucune amitié humaine ne vient briser. Un peu difficile à comprendre et pour tout dire un peu artificiel à mon avis, d'autant plus qu'il n'y a pas là la distance et l'humour du maître. Le dénouement dramatique est logique, mais laisse l'espoir ouvert.
L'autre aspect de ce livre est le rejet violent par CD d'un monde aussi effroyable que celui que l'Europe s'est fabriqué en Allemagne et en Russie, un monde "socialiste" où l'homme est dessaisi de sa liberté d'individu, et perd en fait son humanité. Des petits imbéciles incultes, mais armés (nervis ou autres pasdarans) servent, pour leur profit, de mercenaires brutaux à ces systèmes et font régner la terreur orchestrée. Allah a aidé à en fournir un nouvel avatar qui se trouve ici remarquablement exposé de l'intérieur, et qui, comme les autres, en se condamnant à n'utiliser des hommes que leur servilité, finira dans la misère et l'horreur. Encore une fois.
Un livre dissident réussi sur un sujet délicat.
Le roman lui-même a trois parties : l'arrivée dans la société française, la solitude et ses remèdes, la chute dramatique résultant d'une tension excessive.
La première partie est remarquable et devrait être lue par tous les candidats à l'exil. La solitude du citoyen libre peut être dans certains cas moins supportable que l'existence miséreuse et captive mais chaleureuse dans une société traditionnelle. Etre libre, c'est être ramené à soi et à soi seul. Responsable de ses actes, toujours et toujours. C'est parfois aussi se voir avec désespoir et dégoût, sans exutoire. C'est la base de la démocratie et il est illusoire de penser qu'un "papier" suffise à un nouvel émigré pour devenir un citoyen potentiel libre mais responsable ! Est-on prêt à prendre le problème à bras le corps et à donner, à ceux qui le désirent et en font l'effort, une chance de devenir français et non des sous-citoyens malheureux et vengeurs en déséquilibre entre deux mondes ?
Revenons à notre jeune émigrée. Contre cette solitude oppressante, elle va écrire ... à Montesquieu ! Ses lettres deviennent une sorte de journal de ce retranchement qu'aucune amitié humaine ne vient briser. Un peu difficile à comprendre et pour tout dire un peu artificiel à mon avis, d'autant plus qu'il n'y a pas là la distance et l'humour du maître. Le dénouement dramatique est logique, mais laisse l'espoir ouvert.
L'autre aspect de ce livre est le rejet violent par CD d'un monde aussi effroyable que celui que l'Europe s'est fabriqué en Allemagne et en Russie, un monde "socialiste" où l'homme est dessaisi de sa liberté d'individu, et perd en fait son humanité. Des petits imbéciles incultes, mais armés (nervis ou autres pasdarans) servent, pour leur profit, de mercenaires brutaux à ces systèmes et font régner la terreur orchestrée. Allah a aidé à en fournir un nouvel avatar qui se trouve ici remarquablement exposé de l'intérieur, et qui, comme les autres, en se condamnant à n'utiliser des hommes que leur servilité, finira dans la misère et l'horreur. Encore une fois.
Un livre dissident réussi sur un sujet délicat.
Editions Flammarion (2006) - 315 pages