Ce livre est mon premier contact avec cet auteur. Je le quitte assez peu convaincu : long, trop long, beaucoup de psychologie qui me laisse de marbre, une histoire curieuse, mais cousue de gros fil. Tout cela fait beaucoup. Mais lorsqu'on perçoit mal le parfum de la rose, c'est aussi, peut-être, parce qu'on a le nez bouché ?
Rien n'est très vraisemblable dans cette affaire d'araignée. Il faut force jeux de mots sur recluse et sur araignée pour lui donner une ligne, un sens. Très vite l'auteur s'enferme dans les repères qu'il a dressés et sa logique devient celle d'un protocole. Ce qui doit arriver est tellement contraint par le cadre, que l'issue est pratiquement évidente. Aux deux tiers du roman, je n'avais plus guère de doute. Alors la fin est un peu longue à arriver. Quant aux fulgurances de l'esprit du commissaire, ses bulles dans le cerveau, elles paraissent inutiles et un peu déplacées quand on le voit nous promener dans des directions exotiques, probablement ajoutées là pour faire du volume.
Cela dit, on apprend bien des choses sur certaines araignées qui ne devraient pas tuer et qui tuent quand même. Alors ? On se doute assez vite du truc. Et puis la science des araignées est-elle un sujet brûlant ? Pas vraiment en ce qui me concerne. Un peu moins de détails auraient suffi à mes yeux. Intéressant quand même, mais sans plus. Il en est de même pour les longues méditations sur les conséquences des viols chez les victimes. On peut en concevoir l'horreur sans être totalement convaincu par le discours de l'auteur ni par la fatalité qu'il semble y attacher.
Le roman est d'une lecture facile, avec les réserves déjà faites sur son étirement excessif. Je ne dirai pas m'être ennuyé, mais je sors de sa lecture comme après avoir bu un verre d'eau. C'est parfois agréable...
Flammarion 2017, 479 pages