PE est un écrivain américain contemporain. Ce livre, écrit en 2001, est l'histoire de Monk, un écrivain noir, lui aussi américain, universitaire brillant, dont la production littéraire, fort intellectuelle, est boudée par la critique et les lecteurs. Nul ne lui reproche la couleur de sa peau, mais ceux qui comptent dans le monde fermé de l'édition lui suggèrent d'écrire "plus noir". Cette forme de petit racisme l'exaspère jusqu'à la rage quand il constate que des confrères trouvent le succès en écrivant "nègre".
Seul, un peu méprisé, en situation d'échec familial avéré, vivant médiocrement, il décide dans sa fureur d'écrire une parodie de roman "nègre" à succès. Il en met plusieurs couches pour faire plus vrai que vrai ! Et c'est un succès public gigantesque dont, au début, rigolard, il jouit, sans trop savoir comment réagir.
Le succès amène l'argent, ce qui aide sa situation devenue difficile car il se retrouve soutien de famille de fait. Mais là, tout bascule dans une schizophrénie qu'il ne contrôlera plus, plus profonde que ne serait une simple hésitation entre continuer ou arrêter. Au fond, ces hommes qui l'adulent, ces critiques qui le louent, ne peuvent pas être que des imbéciles. Il a voulu écrire une "merde" et d'autres qu'il respecte y ont vu un grand livre. Alors, qui a écrit si bien ? Un second moi, quand le premier n'y voyait que dérision ? Quel est donc cet être intérieur que nous cachons, que nous "effaçons", qui nous "efface" ? Un ami, un ennemi, un traître ? Un blanc ? Une autre culture ? N'y aurait-il qu'un vernis sur nos faces qui cacherait autre chose, qui l'effaçerait ?
Le roman, bien entendu, ne donne pas une réponse simple, mais nous laisse cheminer. Un très beau livre qui ne se contente pas de raconter, mais nous invite en douceur, en nous faisant lire un texte réussi, à faire un aller sans retour en soi, sujet inépuisable d'extases.
Seul, un peu méprisé, en situation d'échec familial avéré, vivant médiocrement, il décide dans sa fureur d'écrire une parodie de roman "nègre" à succès. Il en met plusieurs couches pour faire plus vrai que vrai ! Et c'est un succès public gigantesque dont, au début, rigolard, il jouit, sans trop savoir comment réagir.
Le succès amène l'argent, ce qui aide sa situation devenue difficile car il se retrouve soutien de famille de fait. Mais là, tout bascule dans une schizophrénie qu'il ne contrôlera plus, plus profonde que ne serait une simple hésitation entre continuer ou arrêter. Au fond, ces hommes qui l'adulent, ces critiques qui le louent, ne peuvent pas être que des imbéciles. Il a voulu écrire une "merde" et d'autres qu'il respecte y ont vu un grand livre. Alors, qui a écrit si bien ? Un second moi, quand le premier n'y voyait que dérision ? Quel est donc cet être intérieur que nous cachons, que nous "effaçons", qui nous "efface" ? Un ami, un ennemi, un traître ? Un blanc ? Une autre culture ? N'y aurait-il qu'un vernis sur nos faces qui cacherait autre chose, qui l'effaçerait ?
Le roman, bien entendu, ne donne pas une réponse simple, mais nous laisse cheminer. Un très beau livre qui ne se contente pas de raconter, mais nous invite en douceur, en nous faisant lire un texte réussi, à faire un aller sans retour en soi, sujet inépuisable d'extases.
Editions Actes Sud (2004) - 365 pages