"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
"L'obstination et l'ardeur des opinions sont la preuve la plus sûre de la bêtise" Montaigne, III,8
Ce livre est une promenade intelligente et sensible entre trois pôles : un voyage au Guangxi (sud de la Chine), la peinture chinoise et la philosophie du Tao. Peintre lui-même, CM sait bien ce qui unit ces trois pôles pour avoir, au cours de ce voyage, tenté de retrouver devant les somptueux paysages de montagnes du Guangxi, le souffle qui a toujours inspiré les grands maîtres chinois imprégnés du "Tao".
Mais CM ne le fait pas en peintre de nos contrées qui, sujet, chercherait à voir puis peindre un paysage objet. Il veut tout au contraire retrouver le chemin des grands ancêtres, dont on peut peut-être dire qu'il est la recherche de l'espace , vide de pensée, qu'a créé en soi la contemplation profonde et silencieuse du paysage. C'est, comme l'enseigne le "Tao", qu'il existe une profonde unité entre ce paysage et soi, unité dont il convient ainsi de prendre conscience sans l'aide de la pensée, aussi naturellement que l'on ressent la faim ou la soif. Le geste de peindre n'est plus alors qu'un moment de cette unité retrouvée qui s'impose sans que la tête ne travaille ; il acquiert alors l'évidence de ce qui doit être. Tout au long de son livre CM tourne autour de cette pensée si peu naturelle à nos esprits raisonnables. Il le fait avec une grande sincérité et reconnaît souvent que sa pensée va quelque fois plus vite que sa main.