kennedy douglas charmes vie

 

J'ai parfois du mal à comprendre pourquoi un livre ne me captive pas, surtout si les personnages sont bien campés, réalistes et qu'existe une intrigue crédible. Tout cela est réuni dans ce roman et, pourtant, j'ai eu du mal à le terminer.

L'intrigue d'abord.

Comme le dit le titre ironiquement, elle tourne autour des tranches de vie conjugale ratées. Soit. Mais, si un tel exposé ne réussit pas à toucher quelque chose de plus profond, de plus essentiel, on reste dans le roman de circonstance, que l'on appelait "de gare" autrefois.

L'intérêt viendrait plutôt de cette description de la société américaine, contrastée et conflictuelle, partagée entre ses libéraux gauchisants et ses puritains dogmatiques et inhumains. Il vient aussi à l'exposé du rôle omniprésent de la justice (ou de la police) et des médias dans la vie intime de l'Amérique profonde. Si nous n'en sommes pas encore là en Europe, nous y allons cependant à grands pas...

Des personnages crédibles.

Le personnage du narrateur, la mère, est sympathique et donne envie de le voir réussir à s'en sortir. La fin le laisse comme une possibilité. Tous les personnages sont d'ailleurs réalistes, au point que j'ai parfois reconnu des profils existants... ou presque. Le vieux libéral tolérant, coureur de jupons, chaleureux et instable est tout à fait réussi, par exemple.

L'écriture enfin.

C'est pour moi le point faible du roman. Tout est dilué, interminable, sans doute pour ménager des effets de suspens, souvent en forme de pétard mouillé. On sait ce qui arrive, mais il faut cinq pages de remplissage pour l'atteindre. L'ennui et l'envie de terminer gagnent. Quant à la traduction du titre...

Un gentil chromo, bien fait et sympathique. Faut-il essayer un autre titre de cet auteur ?

Pocket 12990 (200() - 602 pages