La lecture de ce livre a suscité en moi une révulsion. L'histoire est celle de Symeon le "Stylite", qui a passé sa vie à se mortifier en haut d'une colonne. Au mépris de sa dignité d'homme, il exerce sa violence physique sur lui-même et l'étale publiquement, sans autre souci que lui-même et le bénéfice qu'il croit pouvoir en tirer. C'est sans doute mieux que Daech qui exerce la violence sur les autres, mais l'esprit de fanatisme et de spectacle gore "édifiant" est le même. On ne peut condamner l'un sans condamner l'autre. Lorsqu'on tente de comprendre ce que contient le cerveau de celui qui se livre à ces obscénités religieuses, la liste des croyances sous-jacentes telle qu'elle apparaît dans ce livre est longue et contient au moins les points suivants :
 
- Dieu existe.
- Il a créé le monde.
- Rien n'intervient en dehors de la volonté divine.
- Il faut plaire à Dieu.
- Le Démon, Satan, existe aussi.
- Il ne faut pas lui plaire.
- Le monde est empli de petits démons dont nous sommes le centre d'intérêt et la proie potentielle. Les femmes, toutes les femmes, en sont.
- Les Anges existent et nous envoient des signes.
- Nous avons une âme.
- Elle lutte avec notre corps, lequel est un tombeau de chair et de sang.
- Il est agréable à Dieu que nous prenions des postures mortifiantes et souvent indignes.
- Notre souffrance est agréable à Dieu.
- Nous avons d'ailleurs un compte où nos souffrances sont portées à notre crédit.
- La manipulation des excréments à mains nues est agréable à Dieu.
- Le sommeil est utilisé par les démons pour nous replonger dans l'ordure des souvenirs.
- Il est intelligent et utile de s'exposer, inactif, au milieu du désert.
- Lequel désert a été créé pour mettre l'homme face à lui-même.
- Il existe un autre monde.
- Ce monde est juste et bon et notre terre est infâme.
- L'ascèse respecte la dignité humaine, dans la violence, la puanteur et la crasse, mais aussi dans le mépris des hommes.
- Etc.
 
Cette marée d'insanités est pour moi synonyme de déraison. La foi est tolérable, le fanatisme non, qui lui ne mérite aucune tolérance, car il infecte la vie.