Voici un roman policier qui, pour moi, ressemble à un trou noir. L'accrétion progressive de faux pas, de gestes indélicats et enfin de violence absolue fait passer d'une situation zen à un enfer sans issue honorable, issue d'ailleurs que l'auteur ne nous donne pas. Un trou noir, rappelons-le, communique très peu ! Le style élégant, les descriptions sensibles et une intrigue solide nous tiennent accrochés. Un agréable moment de lecture.
 
La charge de l'unité du roman est confiée à un personnage qui, bien que souhaitant la paix infinie, ne rencontre que l'inverse. Chasseur expérimenté, il va peu à peu choisir dans la chasse l'occasion de la contemplation de la nature plutôt que la performance, dont il est cependant capable. Mais les choses tournent mal. De plus, ni sa femme, qu'il désire encore, mais n'aime plus et qui devient folle, ni ses enfants hors sol qui ne lui apportent plus ces liens qui rattachent au monde. Il espère une sérénité dans la solitude et avec son métier de chirurgien ; il va être déçu !
 
L'intrigue met en place tous les éléments de l'explosion finale que l'on sent monter page après page et qui ira à son terme, sans surprises particulières. La valeur de ce livre n'est pas là, en tout cas pour moi. Ce qui m'a séduit est au contraire le début du roman, comme la méditation sur l'acte du chasseur, la peinture des espaces où il se meut, la description fine des objets comme des lieux et l'enchevêtrement des rapports mal aboutis entre cet homme et ses proches.
 
Un livre d'une lecture facile et agréable pour nos moments de liberté.
 
Feryane 2019), 451 pages