Nous sommes environnés de propos si souvent répétés que nous finissons par les prendre pour des vérités. Jusqu'à ce qu'ils guident nos pensées et nos actes. Cela n'est pas nouveau. Qui aurait mis en cause l'existence des dieux dans un passé pas très éloigné, par exemple ? Et pourtant, cela est advenu progressivement chez certains peuples, qui ont réalisé qu'il s'agissait d'une croyance et non d'un savoir. Et qui au passage ont compris que certains avaient, de bonne ou de mauvaise foi, un intérêt politique ou économique à ce que ces croyances soient prises pour des savoirs, pour des vérités incontestables. Cela continue, car il est épuisant de rester en permanence sur nos gardes sous la pression des donneurs d'alertes, influenceurs et autres manipulateurs d'opinion soutenus par les réseaux sociaux, eux-mêmes sous influence.
Ce livre est une enquête sur des alertes rabâchées jusqu'à la nausée par l'information que nous recevons, à savoir les thèmes souvent apocalyptiques de l'écologisme politique. Il présente un travail journalistique d'enquête qui cite ses sources et ses méthodes et n'affirme pas sans preuve, à la différence de ceux pour qui, faire passer une hypothèse ou une croyance pour une vérité est leur gagne-pain.
Un travail de salubrité publique pour lutter contre cette stratégie de la peur, pratiquée par cet écologisme qui a menti et a conduit à des décisions nocives dont il faudra, un jour, qu'il rende compte.
Cette situation s'est construite sur des faits réels, ayant trait à la pollution et à l'exploitation sans respect de notre environnement. Or il existe des solutions et sur certains points, de nettes améliorations ont été obtenues, comme le livre le montre, des solutions souvent mal connues, car peu commentées et en butte aux dénigrements des jusqu’au-boutistes verts. En effet, l'écologisme politique disparaîtrait par inutilité, s'il ne se proclamait pas capable d'apporter des solutions que les autres n'apportent pas. Il est en fait plutôt indifférent aux problèmes écologiques réels (ses choix le prouvent, comme cette enquête le montre) et s'est constitué en parti anticapitaliste, digne héritier des "socialismes scientifiques" d'un passé récent, mais dans une version malthusienne qui vénère la décroissance, le retrait, le retour en arrière comme remède. Sa lutte est alors dirigée contre tout ce qui pourrait soutenir le développement, comme la recherche scientifique, l'énergie bon marché, l'amélioration des rendements agricoles, l'augmentation de productivité industrielle, l'augmentation de l'investissement et du capital qui le permettrait et sur une décroissance de la population. Hitler déjà y pensait, dans le même nuage d'irrationalité criminelle. Ceux qui votent pour eux savent-ils que c'est en fait pour cela qu'ils votent ? Sans doute non, car, le sachant, ils réfléchiraient deux fois.
La méthode utilisée par l'écologie politique est évidente pour qui conserve une once de réflexion et de jugement, comme cette enquête le montre pour chaque point abordé. Cette méthode consiste à créer et entretenir une emprise sur les hommes par la culpabilité et la terreur du lendemain, comme le faisaient (le font ?) les religions avec leurs enfers et leurs jugements derniers. En pratique, cela consiste à affirmer (sans preuves ou en les falsifiant) que tous les moteurs de progrès sont des poisons mortels : l'industrie nucléaire tue, les OGM empoisonnent, l'agriculture pollue de plus en plus, la biodiversité décroit rapidement, les médecines douces sont préférables aux soins classiques, etc. Sur chacun de ces sujets, l'enquête apporte un maximum d'informations vérifiées et accessibles et montre combien cet écologisme des marchands de peur est une tromperie, exploitée pour conquérir le pouvoir et non pour défendre les citoyens.
Que ce grand jeu du mensonge programmé trompe les imbéciles serait acceptable. Qu'il trompe, ou séduise certains politiques qui y voient leur intérêt l'est moins. Combien de lois absurdes, de renonciations, comme celle du nucléaire ou des OGM, ont été prises pour récupérer quelques voix au mépris de l'intérêt général ? Qu'en pensent les Allemands par exemple ? Pire encore est chez certains de ces écologistes politiques dévoyés la tendance à vouloir remplacer la démocratie par une dictature imposant aux hommes des contraintes folles, qu'ils n'auraient évidemment jamais approuvées en démocratie. Oui, ces idéologues ivres et menaçants sont bien un danger pour la démocratie, comme le montre parfaitement cette enquête. Une note d'espoir, quand même : certains citoyens prennent enfin conscience que la manipulation est proche et les électeurs commencent à se poser de bonnes questions face à cette tentative politique de terreur écologiste, comme le montre son récent recul dans les urnes. À suivre.
Robert Laffont (2024), 427 pages