On est d'abord fascinés par l'érudition de l'auteur. Sa connaissance du peintre est remarquable. Les quelques points brumeux de la vie de Monet sont abordés ici, comme ingrédients de l'intrigue. Pourquoi avait-il des relations si étroites avec Clemenceau ? Quel était le but de ses voyages fréquents à l'étranger ? Comment s'est-il enrichi, assez brutalement, dans sa carrière ? Cela va servir à nous tenir en haleine au cours du récit et s'insérer agréablement dans l'aventure proposée. Ce qui n'enlève rien au génie de Monet ni à sa passion de peindre. L'auteur cite et commente une part importante de la production de l'artiste. Belle occasion de refaire un point. Avec internet, ou le musée Marmottan, c'est facile !

 

Un second aspect du livre justifie sa lecture. C'est la bonne connaissance qu'a l'auteur du monde des musées et de ses conservateurs. Ce monde ne peut pas être seulement celui de l'univers sympathique des érudits, quand les valeurs attribuées aux œuvres originales sont aussi considérables. Les laboratoires d'analyse et leurs commanditaires émettent des attributions qui peuvent enrichir ou ruiner le propriétaire de l'objet. La tentation est grande d'appuyer sur le plateau de la balance... "On tue à partir de quel chiffre ?" demande un personnage...

 

Enfin, l'intrigue, où en particulier Monaco a une grande place, est tricotée de main de maître. Tout le monde est un coupable crédible et le suspense est bien construit. Pas de révélation fracassante en sortie, mais un très bon et  encore très agréable roman policier.