schmitt reveuse ostende
 Voici cinq nouvelles dont on se demande parfois si elles ont été écrites par Stefan Zweig, Maupassant, Poe ou quelque écrivain classique ou symboliste, jouant avec l'improbable, voire le fantastique. Une très belle langue, agréable et simple m'a enthousiasmé. Un merveilleux moment de lecture, hélas bref.
 
Ceux qui connaissent "Bruges La Morte" de Rodenbach auront comme moi, sans doute, une pensée pour l'atmosphère de ce livre en lisant la première nouvelle, "La Rêveuse d'Ostende". D'autres cousinages sont aussi possibles, qui donnent à ces 5 nouvelles un fumet délicieux de passé plein de brouillard, donnant aux propos de l'auteur un ancrage dans le temps et un sceau d'authenticité. 
 
Mais, notons aussi que ces nouvelles dérivent leur structure et leur solidité du conflit éternel entre la mort et l'amour. Aucune ne pourrait avoir de suite au-delà de sa chute. La mort est un convive obligé et avec elle la fin des temps, d'un temps. Mais cette mort est sans violence spectaculaire, démodée en sorte, accentuant le caractère intemporel des récits et les situant délibérément dans un passé qui n'est plus.
 
L'écriture, simple et coulante, mais superbe, contribue encore une fois grandement au charme de ces nouvelles. Une courte après-midi suffira pour les lire. Il en faudra plus pour les oublier.
 
Le Livre de Poche 31656, 247 pages