Voici un bien sombre roman d'aventures, qui aurait encore pu plus mal finir ! Mais toute fin n'est-elle pas l'occasion d'un nouveau départ ? Quoi qu'il en soit, la pollution, le réchauffement, la voracité et la démesure des ambitions des hommes ont ici conduit à une série de catastrophes locales majeures au nord de la Norvège. Catastrophes évitables ? C'est la thèse à la mode, dont on peut craindre qu'elle soit, une fois encore le fruit de l'hubris d'un humain qui se croit tout-puissant et celui aussi de l'oubli de la part du mal en nous et avec laquelle il faut composer. À ces horreurs survivent l'amitié et l'amour d'amis d'enfance, dont le roman nous conte le chemin qu'ils ont suivi au cœur de cette Norvège, froide et dure. Le talent de conteur de l'auteur y trouve un champ d'expression parsemé de vent de froid, de glace... et de pétrole, où l'ennui n'a pas sa place.
Le récit nous plonge dans la vie artificielle, terriblement dure, mais rémunératrice, des plateformes de forage au voisinage du cercle arctique. On appréciera les descriptions de ces tâches difficiles et dangereuses effectuées au milieu des éléments déchaînés. Qui pourrait espérer que toutes les sécurités sont prises, que tous les signes sont correctement interprétés ? La prise de risque est un art du commandement qui va ici conduire au pire.
Il nous conduit aussi à accompagner deux anciens amis dans leurs tâches qui se déroulent dans ces climats hostiles. L'un contrôle le fonctionnement et les incidents des plateformes et l'autre, géologue, mesure l'évolution inquiétante des glaciers. Les descriptions sont saisissantes et l’on doit reconnaître à l'auteur une plume superbe.
Sa présentation des chaînes alimentaires sous-marines et de l'effet de la pollution sur la raréfaction d'espèces essentielles à ces chaînes est intéressante, mais trop détaillée, trop longue pour soutenir l'attention du lecteur ignare que je suis.
Enfin, la tentative d'un parallèle avec les récits mythiques nordiques me laisse de glace, sans jeu de mots. Ces histoires fumeuses de dieux et de héros ont eu leur fonction en d'autres temps. Elles me semblent hors propos dans l'objet très contemporain du roman.
Sa présentation des chaînes alimentaires sous-marines et de l'effet de la pollution sur la raréfaction d'espèces essentielles à ces chaînes est intéressante, mais trop détaillée, trop longue pour soutenir l'attention du lecteur ignare que je suis.
Enfin, la tentative d'un parallèle avec les récits mythiques nordiques me laisse de glace, sans jeu de mots. Ces histoires fumeuses de dieux et de héros ont eu leur fonction en d'autres temps. Elles me semblent hors propos dans l'objet très contemporain du roman.
Un bon roman d'aventures, s'il est lu pour cela.
Flammarion (2021, 335 pages