Certainement avez-vous entendu parler du réchauffement climatique dont les activités humaines seraient responsables. Peut-être même, êtes-vous perplexes face à ce prêche culpabilisant auquel beaucoup y compris nos grands élus se livrent ? Détiennent-ils une vérité si certaine et si menaçante qu'ils sont fondés à engager des actions aussi coûteuses aux conséquences stratégiques considérables ? Quelle part ont les faits avérés qui soutiennent les prévisions faites par des modèles et quelle autre part a l'annonce de sommes faramineuses (la Banque Mondiale parle de 89 000 milliards de $ d'ici 2030) consacrées à lutter contre ce réchauffement ? S'agit-il d'une stratégie raisonnable face à un danger et si oui disposons-nous des armes pour gagner le combat en dépit des événements naturels aléatoires qu'aucun modèle ne saurait prévoir ? Ou bien s'agit-il d'un combat politique, fondé sur la peur et la communication et aidé paradoxalement par l'avidité d'industries et de financiers attirés par les investissements annoncés et qui, l'un comme l'autre manipulent la vérité pour soutenir leur cause ? L'histoire a déjà vu passer de telles prévisions catastrophistes...
Alors, si vous partagez ces interrogations, lisez ce livre qui vous invite à vous demander si le roi n'est pas nu et à ouvrir votre sens critique. Car il se pourrait bien que les choses ne soient pas aussi simples et définitives que le GIEC le prétend.
Les "scientifiques"
Leur invocation est rituelle. Or, les publications du GIEC ont pour spécificité que leur contenu est supervisé par des panels gouvernementaux, généralement composés de membres militants de l'écologie politique, ce qui est le contraire d'un gage d'objectivité. Ainsi, nombre de travaux scientifiques internes au GIEC sont soit oubliés lors des synthèses, soit censurés, s'ils n'entretiennent pas le catastrophisme très rémunérateur qui est le fonds de commerce de leurs mandants. C'est ce que le livre expose avec plusieurs exemples. Inquiétant, n'est-ce pas ? De plus, le livre montre aussi que des publications scientifiques fort nombreuses en désaccord avec la ligne officielle sont systématiquement ignorées. A tel point dit l'auteur, que la majorité des publications pourrait bien maintenant ne pas confirmer les thèses politiquement correctes. Ignorer les travaux objectivement contrôlables des confrères n'est pas une attitude conforme aux règles du travail scientifique et ressemble plutôt à une prise de position doctrinale. Le GIEC ne semble donc pas produire un travail scientifique, mais défendre une thèse contestée qui est son gagne-pain. N'oublions pas que de telles situations jalonnent l'histoire des sciences : l'église a censuré Galilée, la "science allemande" d'Hitler lui a (heureusement) fait rater le nucléaire et la science prolétaire soviétique a accouché de Trofim Lysenko...
Le réchauffement
Le climat a toujours évolué, pour des raisons que nous comprenons de mieux en mieux, mais pas complètement. Des mesures montrent que la température a augmenté et augmente naturellement très lentement sans rapport avec l'activité humaine. L'auteur constate que depuis plus de 100 ans la montée se fait à une vitesse de 0,06 °C par décennie et que des variations en plus et en moins se font sur un rythme de 60 ans (qui reste à expliquer). Nous serions au sommet de ce cycle. Alors, selon l'auteur, nous devrions voir maintenant la température légèrement baisser (moins de 0,5°C) dans les 30 ans à venir. On a en effet constaté une stabilisation de la température les 10 dernières années, correspondant bien à un sommet de ce cycle de 60 ans. Cependant, certaines mesures récentes sembleraient indiquer une accélération, dont l'auteur ne parle pas. Il faudra un peu de temps pour en savoir plus. Quoi qu'il en soit à ce jour, l'auteur montre que les conséquences de ce réchauffement sont en accord avec une surface de banquise observée pratiquement stable (aux fluctuations du cycle près), comme l'est le niveau des océans, démentant le catastrophisme officiel fondé sur des modèles prévoyant une évolution de l'ordre de dix fois plus rapide que ce qui a été observé jusqu'ici !
Le rôle du gaz carbonique (Co²)
Les activités humaines émettent depuis la dernière guerre des quantités élevées de Co² qui n'est pas réabsorbé par la végétation, les océans ou autre. Son taux est passé de 0,03% à 0,04% en cent ans. La question fondamentale est alors la suivante : cela a-t-il un impact sur l'évolution du climat et en particulier sur la température globale ? Si oui (la thèse officielle), alors nous devons assumer nos responsabilités et réduire cette émission. La qualité de la réponse à cette question vaut les 89 000 milliards de $ mentionnés plus haut !
Ajouter du Co² dans l'atmosphère doit, a priori augmenter la part de la chaleur piégée dans cette atmosphère (effet de serre) et donc faire augmenter la température. C'est ce que j'ai longtemps cru, en bon béotien qui, si on ne lui avait pas prouvé que la terre est ronde, aurait juré qu'elle était plate. Le livre rapporte ici les travaux considérables faits dans ce domaine. L'affaire n'est pas simple, car d'une part le Co² a un rôle faible face à la vapeur d'eau dominante dans l'effet de serre et les mécanismes naturels du fonctionnement de cet effet sont complexes et imbriqués. Le résultat a été la production de modèles dont l'imprécision est considérable, et, surtout, dont la prévision au fur et à mesure de leur raffinement réduit année après année l'effet réchauffeur éventuel du Co² et le fait largement passer en dessous de la marge d'erreur des modèles (fig. 6, page 69 du livre).
Le risque anthropique
Il est donc pour moi faux, à ce stade de notre savoir, de prétendre que notre activité carbonée est un risque grave et urgent pour le climat, n'en déplaise aux industriels et financiers soutenus par le GIEC qui fleurent là une manne presque infinie.
Il est irresponsable que des gouvernements comme ceux de la France dépensent, sans preuve irréfutable, des sommes démesurées dans l'éolien ou le solaire. Cela a sévèrement augmenté le prix de l'électricité et dégrade ainsi la compétitivité du pays et sa balance des paiements. Il est de même insensé de condamner, au nom du Co² des pans entiers de l'industrie, comme cela est en train de se produire.
Il est inadmissible que l'ONU dont est issu le GIEC ne mette pas un frein, vu ces résultats, à l'hystérie qui entoure le Co² et ne réoriente pas l'effort vers des sujets écologiques autrement plus urgents, comme la gestion des déchets, l'avenir des plastiques grand public, la raréfaction de certaines espèces, l'état des océans, etc. Toutes ces avanies sont elles, bien anthropiques.
Il est navrant que la presse, même scientifique, se soit laissé piéger à ce point par des craintes qui ne se sont pas confirmées et qui donnent lieu à débat. Doit-elle être surprise par la dégradation de son image, quand elle ne fait pas son travail de gardien du sérieux de la communication ?
La communauté scientifique
Ayant été membre de cette communauté, je suis peiné de voir, particulièrement dans cette affaire, sa dérive partisane qui me rappelle les années soviétiques où les résultats "scientifiques" devaient se conformer au dogme idéologique. Car, même si la responsabilité de l'homme dans le réchauffement ne fait pas l'unanimité, loin de là, une part significative des chercheurs ne se rebelle pas clairement contre les déclarations mensongères des idéologues climatiques et n'impose pas un débat scientifique classique. Sans doute ont-ils pensé un temps que nous courrions un risque qu'ils ont, sagement, voulu dénoncer et se sont-ils enferrés dans une attitude qu'ils ont du mal à réviser. Peut-être aussi la manne du Co² exerce-t-elle une attraction irrésistible... Peut-être même le niveau éthique baisse-t-il, comme le dénonce l'article des "Echos" du 21 janvier 2019 (voir en annexe). Le résultat est en tout cas peu honorable, ce que reflètent des échanges nourris de haine et d'excommunication.
Une conclusion ?
Ce livre n'est certainement pas parfait ni totalement conclusif sur tous les points abordés. Il apporte cependant une très forte présomption d'innocence au rôle du Co² anthropique dans le réchauffement. Il montre aussi que la production officielle d'informations par le GIEC et consorts n'est en rien conforme à l'éthique scientifique, même si des individus compétents y sont associés. Il est enfin très documenté, cite ses sources et mérite notre lecture. L'histoire n'est certainement pas terminée. Mais au rythme de nos décisions économiques insensées face à un risque non prouvé, peut-être serons-nous ruinés avant qu'elle se termine.
L'artilleur (2018), 302 pages
Annexe
La chronique Sciences par Paul Molga - Les Echos 21/01/2019
La recherche est-elle encore un terrain solide ? Minées par les conflits d’intérêts ou polluées par des ambitions personnelles, de plus en plus de publications scientifiques rejoignent le catalogue des infox (« fake news »). Essais truqués, résultats biaisés, éprouvettes ou photos trafiquées, plagiats, interprétations équivoques… Le nombre de publications retirées des revues scientifiques est en hausse. Elles jettent le discrédit sur l’ensemble des travaux de recherche.