"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
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GCL (1742, 1799) est un superbe représentant de l'époque des "lumières", plein d'esprit, sceptique et humaniste. Qu'il était donc enthousiasmant ce monde où l'homme allait se débarrasser de ses illusions stériles et, par son art et ses oeuvres, rendre sa terre habitable pour tous ! Du haut de cette certitude, on comprend mieux l'ironie manifestée envers ceux qui restent empêtrés dans leurs vieilles croyances :
"Il y a un art de la ventriloquence transcendentale grâce auquel il est possible de convaincre les gens que ce qui est dit sur terre viendrait du ciel"
GCL croit au progrès et surtout à son avènement certain dans le monde à venir. Non que ce soit facile, mais effort et lucidité y conduiront.
"Bien des gens, et sans doute la plupart, ont besoin de savoir qu'une chose existe avant de la découvrir".
Peut-être aujourd'hui croyons nous encore que le progrès est possible ; mais nous savons, forts d'un peu plus d'expérience, que son avènement sera long et pénible, s'il est imaginable, et que les illusions simples en forme de raccourci vers le bien, politiques ou religieuses, ont la vie dure et des adeptes fanatiques. Ce qui, bien entendu n'est pas une raison de baisser les bras, même si la vie est courte. Un optimisme raisonnable y aidera :
"Il faut savoir que, dans tout le pays et depuis cinq cents ans, personne n'est mort de joie".
Une sorte de livre de chevet gourmand, pour garder l'espoir et le sourire.
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J'ai eu un très grand plaisir à lire ce livre qui respire l'authenticité. Tout y est dit simplement, de l'abattement presque paralysant que subit le père, ancien avocat devenu employé de ferme, au mal de vivre de son épouse, autrefois gâtée par la vie et qui plonge là dans une réalité qu'elle a du mal à maîtriser. L'enfant qu'est alors SZ vit avec pragmatisme une expérience certes difficile, mais riche aussi de rencontres parfois heureuses, parfois délicates.
Une remarque personnelle : Il n'est jamais question de religion, ce qui aurait pu être un refuge pour ces déracinés. Heureusement sans doute pour la jeune héroïne qui conserve ainsi fraîcheur et ouverture à l'Afrique, sans préjugé.
Elle va d'abord découvrir une relation humaine très riche avec un noir au service de sa famille, Ouwo, qui lui apporte expérience et stabilité dans un monde où ses parents sont sans repères. Le livre recèle des narrations émouvantes de ces moments passés avec Ouwo qui sont à elles seules une raison suffisante pour le lire.
Mais elle devra aussi faire avec un monde colonial anglais pas trop fermé, mais plein de rituels et de signes inconnus de ces 'réfugiés ennemis' comme sont appelés les immigrants allemands. Son intelligence lui servira souvent de passeport. Elle devra aussi fixer sa relation à des parents peu stables et souvent en froid l'un avec l'autre.
Il semble que ce n'était pas trop demander à SZ, qui fera de cette aventure un magnifique roman.
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Ce livre ne se raconte pas. C'est un précieux guide d'un monde à peu près disparu, traité avec humour et acuité. Cependant, parfois trop de distance nuit. Et PL n'est pas toujours à l'abri des clichés sur un monde qu'il ne connaît pas bien.
Il se lit quand même avec plaisir en raison du très grand talent de conteur de PL, qui n'hésite pas à ouvrir toutes les portes, tant sa soif de découvrir est grande.
Cela ne fait pas oublier la très grande littérature japonaise de la même époque (Tanizaki, Soseki 1, 2 etc.) qui est une autre façon de s'ouvrir à cet univers.
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