"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Notre La Fontaine, que l'école nous a fait découvrir, est celui des "Fables", qui lui confèrent une silhouette imaginaire fort sérieuse et plutôt donneuse de leçons. Que nenni ! L'homme est beaucoup plus divers, plus amoureux de la vie, voire parfois polisson, que ce que nous pourrions inférer de ses "Fables". Cette courte biographie est un régal de légèreté et souvent d'humour qui remet en selle dans nos esprits et nos cœurs un homme réel, bien campé sur ses opinions et sur son devoir vis-à-vis de ses amis, mais en même temps avide de liberté, bon vivant et fervent admirateur des femmes, en particulier celles "gentilles de corsage", comme il les nomme. Une lecture qui rend heureux.
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Tout a sans doute été dit sur ce charmant conte. Soyons bref !
Il a d'abord un atout magistral : il ne se prend pas au sérieux : il est bref, plein d'humour, et nous rappelle que les mots sont faits pour être bien utilisés. Leur usage hors de propos les tue, comme ce pauvre "je t'aime" trimbalé dans toutes les bouches. Ou comme ces mots excessifs (génial) que leur usage à tout propos dévitalise.
Et puis, il sait nous entraîner dans "l'usine" de la phrase où l'articulation des mots par la grammaire donne le droit au sens. Il le fait en se jouant, et nous marchons. Son petit jeu de massacre à l'encontre des pédants rappelle Molière et ses "précieuses ridicules". S'il n'y avait que les grammairiens pour cacher leur esprit creux sous une avalanche de mots vides et prétentieux ! Mais alors les mots peuvent-ils nous tromper ? EO nous aurait-il doré la pilule ?
Allez, amusez-vous bien, même si vous trouvez comme moi le démarrage un peu lent.
Il a d'abord un atout magistral : il ne se prend pas au sérieux : il est bref, plein d'humour, et nous rappelle que les mots sont faits pour être bien utilisés. Leur usage hors de propos les tue, comme ce pauvre "je t'aime" trimbalé dans toutes les bouches. Ou comme ces mots excessifs (génial) que leur usage à tout propos dévitalise.
Et puis, il sait nous entraîner dans "l'usine" de la phrase où l'articulation des mots par la grammaire donne le droit au sens. Il le fait en se jouant, et nous marchons. Son petit jeu de massacre à l'encontre des pédants rappelle Molière et ses "précieuses ridicules". S'il n'y avait que les grammairiens pour cacher leur esprit creux sous une avalanche de mots vides et prétentieux ! Mais alors les mots peuvent-ils nous tromper ? EO nous aurait-il doré la pilule ?
Allez, amusez-vous bien, même si vous trouvez comme moi le démarrage un peu lent.
Editions Stock (2001) - 136 pages
- Détails
- By livres-et-lectures.com
Etes-vous un peu poètes, c'est a dire capable d'aller un peu peu plus loin que le plaisir du sens où la musique des mots ? Sans cela, comme moi au début de ce roman, vous passerez souvent à côté de bien des bons moments que réserve ce livre. Mais rassurez-vous. Vous ne pourrez pas échapper à son charme, si l'on peut dire, pédagogique. Madame Bâ, d'ailleurs fait profession d'apprendre. Elle nous apprend ici l'Afrique et, au delà, une part bien oubliée et enfuie de nous mêmes.
Son scribe, un jeune avocat blanc qui prend sous sa dictée sa lettre au Président de notre République pour obtenir un visa de court séjour, nous dit tout : "Je suis un homme économique, madame Bâ, ... morcelé en dossiers et en hobbies, en heures et en minutes ... Je suis un amas de rondelles. Vous me réapprenez l'unité". Madame Bâ est ce que l'Afrique produit encore, des êtres dont le coeur et la tête font toujours bon ménage, enfin dans leur meilleur avatar. Unité aussi de soi et du monde, pour le meilleur et pour le pire. C'est un beau voyage de découverte de l'Afrique et du Mali qui nous est offert là.
Mais c'est aussi un voyage dans l'Afrique qui perd sa boussole, qui a perdu ses lois et sa structure et se demande avec angoisse si elle a les moyens d'en acquérir d'autres. Les modèles qu'elle voit autour d'elle ne sont pas très convaincants. Lisez par exemple l'affaire de l'échangeur, une de ces escroqueries couvertes par l'aide au développement. Ou l'affaire des "ogres".
Bien sûr, ce n'est qu'un roman et un très bon, mais il me laisse partagé. Cette compassion qu'il exprime est certainement la clé de toute tentative de rapprochement, d'aide véritable. Et que l'on balaie au passage dans notre propre cour. Mais il nous livre peu de clés pour ouvrir de nouvelles portes. Car celles dont nous disposons, tant le Mali et l'Afrique que nous même, ont échoué. Alors, s'en remettre au sort ? Ne reste-t-il que l'exil, comme semble le conclure ce livre ?
Son scribe, un jeune avocat blanc qui prend sous sa dictée sa lettre au Président de notre République pour obtenir un visa de court séjour, nous dit tout : "Je suis un homme économique, madame Bâ, ... morcelé en dossiers et en hobbies, en heures et en minutes ... Je suis un amas de rondelles. Vous me réapprenez l'unité". Madame Bâ est ce que l'Afrique produit encore, des êtres dont le coeur et la tête font toujours bon ménage, enfin dans leur meilleur avatar. Unité aussi de soi et du monde, pour le meilleur et pour le pire. C'est un beau voyage de découverte de l'Afrique et du Mali qui nous est offert là.
Mais c'est aussi un voyage dans l'Afrique qui perd sa boussole, qui a perdu ses lois et sa structure et se demande avec angoisse si elle a les moyens d'en acquérir d'autres. Les modèles qu'elle voit autour d'elle ne sont pas très convaincants. Lisez par exemple l'affaire de l'échangeur, une de ces escroqueries couvertes par l'aide au développement. Ou l'affaire des "ogres".
Bien sûr, ce n'est qu'un roman et un très bon, mais il me laisse partagé. Cette compassion qu'il exprime est certainement la clé de toute tentative de rapprochement, d'aide véritable. Et que l'on balaie au passage dans notre propre cour. Mais il nous livre peu de clés pour ouvrir de nouvelles portes. Car celles dont nous disposons, tant le Mali et l'Afrique que nous même, ont échoué. Alors, s'en remettre au sort ? Ne reste-t-il que l'exil, comme semble le conclure ce livre ?
Editions Fayard/Stock (2003)