Il y a des chocolats, les bons en général, qui ne livrent leur arôme complet qu'après les avoir longtemps fait fondre dans la bouche. On peut proposer l'équivalent ici en termes de lecture. Seule une découverte gourmande, un peu pensive, intermittente, pour laisser la vapeur des mots saisir l'esprit, rendra vraiment justice à ce roman. La légèreté apparente de l'intrigue peut faire penser que, sans doute, un verre de cognac dans une main qui ne le reposerait que pour caresser le sein d'une belle ajouterait-il un zeste de réalité à cette histoire que le rêve emporte souvent ! Quoi qu'il en soit, ce beau livre hongrois de 1918 se suffit à lui seul, si jamais les compléments évoqués se révélaient indisponibles.
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