"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
Ce conte oriental, écrit en 1993 a valu le prix Goncourt à Amin Maalouf. Il y décrit la conception ambiguë et le destin d'un jeune libanais des années 1800 - 1850, époque d'intenses désirs coloniaux des européens qui se disputent cette région du monde.
Mais, beaucoup plus que cela, c'est cette intimité avec ce monde doux et violent à la fois, sensible à la beauté et la paix, mais prompt à la vengeance et au crime qui en fait tout le prix. Ce monde c'est un orient, nous dirions aujourd'hui un moyen orient, qui n'a pas disparu et dont les façon de juger, d'agir et de penser nous déconcertent encore. Un monde tribal dans sa forme politique et comme tel valorisant l'homme plutôt que la structure, la parole avant l'écrit, le paraître mieux que l'être. Un monde dont l'évolution, privée des ressources que donne l'organisation de la masse à grande échelle et les institutions collectives fortes, parait problématique encore de nos jours.
Le charme de ce livre, facile à lire et court, tient au style léger, coulant de Maalouf. A lire sans réserve !
Il faut avant tout lire ce bref récit, écrit en 1983, comme un roman historique que le sous-titre résume d'ailleurs assez mal. Deux siècles (12 et 13ème) de rêves de conquête des lieux saints par les chrétiens se déroulent ici, et tiennent notre attention de lecteur en éveil. La chose est connue ; mais ce qu'elle révèle du monde musulman l'est moins et peut, aujourd'hui encore, nous aider à comprendre cet univers, que nous ignorons pour l'essentiel.
Lire la suite... Amin Maalouf, Les croisades vues par les Arabes
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